Des skieurs sortent du train de neige. Collection du Musée du ski des Laurentides

La petite histoire des Pays d’en Haut

Par Rédaction

Les Pays d’en Haut inspirent l’imaginaire des Québécois depuis longtemps. Des épreuves de la colonisation jusqu’à l’essor du ski et de la villégiature, les Pays d’en Haut peuvent être racontés par plusieurs belles histoires. Voici, en bref, les moments charnières de son développement.

La colonisation

Les premiers colons s’installent dans la vallée de Saint-Sauveur dès 1827. En 1855, Saint-Sauveur sera érigé en municipalité. La même année, Augustin-Norbert Morin fonde Sainte-Adèle, qu’il nomme en l’honneur de sa femme, Adèle Raymond.

Morin puis le curé Antoine Labelle encourageront la colonisation des « Cantons du Nord » pour contrer l’exil des Canadiens français vers les États-Unis, où les industries de la Nouvelle-Angleterre engagent massivement. On offre donc ici des terres, que les colons doivent eux-mêmes défricher et cultiver.

Cependant, les terres des Pays d’en Haut se révèlent rocailleuses et peu rentables. Leurs récoltes sont à peine suffisantes pour subsister, et plusieurs colons repartent déçus. On raconte même que certains laissaient des pierres sur le perron du presbytère de Saint-Jérôme, pour signifier leur mécontentement au curé Labelle.

Le train

En 1876, le train arrive à Saint-Jérôme grâce aux efforts du curé Labelle. Le chemin de fer sera prolongé jusqu’à Sainte-Adèle (1891), Sainte-Agathe (1892), puis Mont-Laurier (1909). Le train de Montfort, lui, arrive à Morin-Heights en 1895.

Cela connecte les Pays d’en Haut au reste du monde et favorise leur développement économique. En 1904, les Rolland ouvrent une papeterie à Sainte-Adèle. Les bourgeois se rendent aussi dans la région pour profiter de la nature et du grand air. En 1895, l’infirmière new-yorkaise Elizabeth Wand s’aperçoit que l’altitude et l’air sec de Sainte-Agathe forment le climat idéal pour les patients atteints de tuberculose. Entre 1895 et 1922, 22 sanatoriums seront construits dans la région.

On vient aussi y faire… du ski ! En 1905, quatre membres du Montreal Ski Club skient de Sainte-Agathe à Shawbridge (aujourd’hui Prévost). Le parcours de 34 km est la première randonnée de ski documentée dans la région. En 1927, le Canadien Pacifique (CP) et le Canadien National (CN) mettent en service des trains de neige, face à la demande grandissante des touristes. Les skieurs peuvent alors prendre le train avec leurs skis, plutôt que les enregistrer avec les bagages à l’arrière.

Le ski

Le remonte-pente d’Alex Foster en 1931. Collection du Musée du ski des Laurentides

Puis, entre 1928 et 1931, arrive une invention qui change tout : le remonte-pente à câble. Moïse Paquette, un garagiste francophone de Sainte-Agathe, et Alex Foster, un anglophone de Shawbridge, l’auraient tous les deux inventé à peu près en même temps.

Grâce au remonte-pente, les skieurs peuvent désormais dévaler les pentes plusieurs fois par jour, sans l’effort de remonter eux-mêmes à chaque fois. Le ski alpin rencontre alors une popularité fulgurante. Les skieurs débarquent de Montréal par milliers durant chaque weekend de l’hiver.

L’économie de la région se transforme, passant de l’exploitation forestière au tourisme et à la villégiature. Le développement des centres de ski s’accélère, pour satisfaire la demande des skieurs qui cherchent cantine, hébergement et équipement, alors que les sites plus informels sont délaissés. Bientôt, on installe même des canons à neige et de l’éclairage pour allonger les saisons et les journées.

La nature

Avec l’essor du ski alpin, les pistes de ski de randonnée deviennent de moins en moins populaires et sont graduellement délaissées. Puis le développement urbain vient morceler les réseaux et les forêts.

Mais depuis quelques années, la population et les élus sont de plus en plus préoccupés par l’accès à la nature, la préservation des sentiers patrimoniaux et du cachet unique des Pays d’en Haut. La MRC des Pays-d’en-Haut estime qu’il y a près de 650 km de sentiers non-motorisés sur son territoire.

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