Le taux de diplômés en croissance

Par Marie-Catherine Goudreau

À la suite d’un article de La Presse, Études secondaires : Le taux de diplomation dopé par la pandémie, le Journal s’est demandé si c’était aussi le cas dans les Laurentides. On remarque selon les différents centres de services scolaires qu’il y a en effet une augmentation du taux de diplomation entre les cohortes qui ont commencé en 2012 et celles qui ont commencé en 2016. Il est toutefois difficile de préciser quels facteurs influencent vraiment ces résultats.

« L’hypothèse la plus probable, c’est que cette augmentation est directement liée à l’annulation des épreuves ministérielles en raison de la pandémie », souligne François Vincent, professeur en didactique du français à l’Université du Québec en Outaouais (UQO). Mais cela varie beaucoup selon chaque centre de services scolaire. Et on ne pourra que confirmer cette hypothèse l’année prochaine, alors que ces examens sont de retour, explique-t-il.

« C’est certain qu’il y a une volonté ministérielle à voir les taux augmenter. Mais quand on regarde les études indépendantes, par exemple sur le taux de littératie chez les adultes, on n’observe pas cette tendance-là. On est toujours à un taux de 50 % », rapporte le professeur.

Plusieurs autres facteurs sont à prendre en compte, comme l’indice de défavorisation des écoles, le statut d’immigration ou encore le nombre d’élèves en difficulté d’apprentissage ou d’adaptation.

Retard à rattraper

L’enjeu se trouve toutefois dans le retard que peuvent avoir pris les élèves qui ont gradué durant la pandémie. « Le retard qui a été pris ici sera rattrapé dans la suite des études. À mon avis, il peut y avoir un impact sur ces élèves dans les prochaines années, mais on ne peut pas le voir tout de suite », explique M. Vincent.

Les examens du ministère permettent à la fois de comparer les cohortes au fil des années, et de « valider un certain nombre d’acquis attendus à la fin du secondaire de manière standardisé ». « Par exemple, si un élève a fait 70 erreurs dans sa production écrite, mais que son enseignant a jugé qu’il méritait son diplôme en raison du contexte difficile de la pandémie, il pourrait être désavantagé en arrivant au cégep, comme il n’aura pas ces acquis attendus », illustre M. Vincent.

Selon Sébastien Tardif, directeur général au Centre de services scolaire des Laurentides (CSSL), il faudra attendre pour voir les impacts à long terme de la pandémie sur les élèves qui ont gradué, mais aussi sur ceux qui étaient en train d’étudier.

« C’est vrai pour le cégep, mais des répercussions négatives de la pandémie, il y en a sur l’ensemble du réseau scolaire », affirme-t-il.

« On doit s’assurer de détecter les retards potentiels dès que possible et on reste très vigilant pour ne pas laisser un élève derrière », souligne M. Tardif. « Ça reste que l’enseignement à distance ne sera jamais l’équivalent qu’en présence. »

Au centre des services scolaires des Laurentides, on voit une augmentation du taux de diplomation entre les cohortes de 2013 et 2016. Le calcul suivant est fait sur 5 ans.

Cohorte 2013 (diplomation en juin 2018) : 67,8 %

Cohorte 2014 (diplomation en juin 2018) : 68 %

Cohorte 2015 (diplomation en juin 2018) : 66,1 %

Cohorte 2016 (diplomation en juin 2018) : 71,9 %

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