Marcia Pilote. Photo : Martine Doucet

Marcia Pilote : Partager et être pour mieux vivre

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

« L’amie des femmes » et autrice Marcia Pilote sera au Salon des Aînés de Saint-Jérôme le 7 septembre prochain. « J’aime beaucoup rencontrer les gens lorsqu’ils prennent le temps de réfléchir, de se rassembler, de parler de la vie. C’est ça aussi, le Salon. Les gens repartent avec des questionnements et des réponses pour continuer à réfléchir à leur qualité de vie. »

Celle qui aime rassembler et partager son parcours de vie y fera aussi une séance de dédicaces. « Il ne s’agit pas juste de signer des livres. C’est de parler et d’échanger. C’est l’fun, un à un. Ça permet d’avoir du temps de qualité avec chaque personne qui s’est déplacée. C’est un privilège d’échanger quelques mots, des sourires et de prendre des photos avec eux. »

Des « sujets universels »

Marcia a écrit beaucoup d’ouvrages, dont sa série Les cahiers de Marcia. Sous forme la forme d’un journal intime, avec des exercices, des suggestions de lecture, des citations, des témoignages et des réflexions, elle aborde divers sujets comme le lâcher-prise, le désencombrement, apprendre à être, et s’aimer.

Selon elle, il s’agit de « sujets universels ». « On a tous une relation avec ce qu’on voudrait être, avec ce à quoi on aspire. Ce n’est pas quelque chose d’intime, de confidentiel ou de privé. C’est plus de l’ordre du dénominateur commun. »

Elle donne l’exemple du lâcher-prise. « On a tous envie de lâcher prise dans notre vie. Pas d’abdiquer, mais tout ce qui alourdit notre vie, d’accepter de le lâcher. Que ce soit des relations, des croyances, etc., il faut abandonner tout ce qui ne nous sert plus et qui nous rend la vie plus difficile. Il n’y a personne qui peut dire non à ça. Mais on ne sait pas trop comment faire », illustre-t-elle.

Partager et échanger

Cependant, Marcia souligne qu’elle n’offre pas de réponses, ni même des conseils. « Je raconte comment moi je fais. Je ne suis pas une spécialiste. Je suis une amie des femmes qui partage beaucoup son cheminement. Le partage permet d’avancer et de briser l’isolement. »

D’ailleurs, dans Les cahiers de Marcia, la troisième et dernière section est consacrée à des lettres de femmes. « Il y a toujours de 20 à 25 femmes qui me font un témoignage par écrit à propos du sujet. C’est tellement trippant. Ce n’est pas juste moi qui partage. C’est quoi si je recevais leurs confidences. Et c’est un honneur pour elles, que leur histoire va être publiée et servir à d’autres », indique l’autrice.

Elle donne l’exemple des témoignages dans son cahier S’aimer. « Il y a une femme qui s’est séparée après 50 ans de mariage, parce qu’elle était dans une relation toxique. Ça, c’est un acte d’amour envers soi. Il y a une personne née homme, qui a fait la transformation pour devenir femme. Il faut s’aimer beaucoup pour vivre cette transition-là. Il y a une femme qui voulait se suicider. Mais elle a eu un flash : je vais plutôt travailler sur moi et apprendre à m’aimer. C’est touchant ! »

Ainsi, Marcia ne se considère pas comme une thérapeute, mais plutôt comme une « rassembleuse ». « On est tous dans le même bain. On a tous le même désir. Et ce n’est pas facile la vie. »

Être plutôt que faire

« J’ai un petit-fils de 9 ans qui s’appelle Gustave. D’habitude, on le vit plus tard, mais moi, je suis devenue grand-mère à 48 ans », confie l’autrice. Elle apprécie être là pour aider, être une personne ressource et une « sage ». « Je trouve qu’il y a beaucoup de femmes impliquées dans la vie de leurs petits-enfants. Pas juste pour garder. Ce sont des relations bien importantes. On a des grands-parents en forme, disponibles et ouverts sur la vie », se réjouit-elle.

Que lui a appris sont rôle de grand-mère ? « Bien des choses ! Mais ça m’a appris à être plutôt qu’à faire. Quand tu es mère, tu es plus dans le faire : les devoirs, les bains, les repas, etc. Tu n’as pas le choix. C’est difficile de profiter à 100 % du moment. Mais quand tu es grand-mère, tu es plus dans l’être. J’ai une disponibilité d’esprit qui est impossible, sinon très rare, quand tu es mère. Être avec un enfant, il n’y a rien de plus riche. J’ai le temps d’avoir des discussions philosophiques. Juste en cuisinant, j’ai le temps d’expliquer des affaires. Je m’arrête pour raconter des moments de ma vie. C’est juste du beau temps de qualité, d’humain à humain. »

Marcia croit que cela est vrai pour les aînés en général. « On est dans le vrai. On a passé notre vie à faire. On a fait des enfants, des projets, une carrière. Un moment donné, on arrive dans une ère où on veut être plutôt que faire. On fait quand même, mais autrement : à partir de qui on est plutôt de qui on veut paraître. »

Les virées de poubelles

Sur sa page Facebook, Marcia partage en vidéo ses trouvailles lorsqu’elle fait ses « virées de poubelles ». Elle récupère des articles qui ont été mis au chemin, mais qui peuvent être réutilisés, réparés ou donnés à des organismes. « Je fais ça depuis que j’ai 16 ans. Je le faisais quand je roulais avec mes parents. Il y a une belle chose là, on s’arrête ! », raconte-t-elle en riant.

Par contre, elle ne parlait « pas trop fort » de cette activité, confie-t-elle. « Le monde trouvait ça bizarre. Mais je le faisais pour moi. » Avec l’arrivée de Facebook, elle a commencé à prendre des photos, pour voir si des gens avaient besoin de ses trouvailles. Puis, elle a décidé de faire une vidéo. « Les gens adoraient ça. J’ai continué. Et je ne pourrais pas arrêter ! Les gens viennent me voir, au Salon du livre ou ailleurs, et me disent que c’est comme leur téléroman le dimanche soir. »

Pour Marcia, il s’agit d’un « mode de vie » qui met en valeur le recyclage et la récupération. Lorsqu’elle se promène au Québec, elle s’arrête aussi dans les friperies et les centres communautaires pour y dénicher des trésors. « Tous les meubles chez moi, et les vêtements aussi, ça vient de là. »

Ses vidéos, croit-elle, servent à divertir, mais aussi à éduquer, voire à dégêner. « On fait circuler des objets qui, sinon, iraient aux poubelles. Je ne peux pas comprendre la société de consommation. Ça me hante depuis que je suis toute petite. Vivre simplement, c’est la chose à faire. Pas juste pour la planète, mais pour nous-mêmes. Ça nous allège. »

Pour tout savoir sur les livres, les conférences, les formations et les ateliers de Marcia Pilote, ou pour avoir de ses nouvelles, visitez son site web : monamiemarcia.com

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