Michel McArthur et Anne Berberi m'ont initié au vélo de montagne. Photo : Michel McArthur

Mon initiation au vélo de montagne

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

De plus en plus populaire, le vélo de montagne compte de nombreux sentiers dans les Laurentides et encore plus d’adeptes. J’ai voulu tenter l’expérience, et Anne Berberi et Michel McArthur ont gentiment accepté de m’initier.

Ils m’emmènent au parc du Mont Loup-Garou, pour faire une partie de la Fat Garou. Après quelques semaines de temps frais, il fait aussi chaud que par une journée d’été, mais les couleurs dans les feuilles nous rappellent qu’on est déjà bien en septembre. Malgré des débuts difficiles, je terminerai l’expérience trempé de sueur, les jambes épuisées, les bras salis par la terre, et l’envie de recommencer.

Le vélo, ça ne s’oublie pas

Le vélo de montagne est une bête un peu différente, qui m’a demandé de m’adapter. Photo : Anne Berberi

Je fais du vélo depuis que je suis tout petit. La plupart du temps, c’est sur du plat et des pistes cyclables, comme le P’tit Train du Nord ou le Corridor aérobique. Mais ça fait un ou deux étés que je ne suis pas monté sur mon vélo, préférant la randonnée en forêt. Pourquoi ne pas associer les deux, avec le vélo de montagne ?

Je me rends d’abord chez Espresso Sports, à la gare de Mont-Rolland, pour louer un vélo de montagne. On ne peut pas s’aventurer dans le bois avec n’importe quelle monture ! Le vélo de montagne est spécialement conçu pour cet environnement particulier. Déjà, il est plus haut. Ensuite, seule la roue arrière a différentes vitesses, mais celles-ci vont très bas, pour monter les côtes accidentées. Ensemble, ces deux caractéristiques me déstabilisent. Je manque de tomber quelques fois, juste en essayant le vélo devant la gare.

Il y a aussi une tige de selle télescopique. Avec un petit bouton, on peut faire monter le siège ou le faire descendre (en s’assoyant dessus). Anne m’explique que c’est pour les monter et les descentes respectivement. Je me demande comment je pourrai coordonner le tout une fois en sentier…

J’ai aussi amené mon casque, incontournable pour rester en sécurité. Mais comme un débutant, j’ai oublié de prévoir de l’eau. J’arrête donc au petit café à côté, pour une boisson sportive. Avec le temps chaud, resté bien hydraté est aussi indispensable.

On monte le vélo sur le support d’Anne (puisque ma voiture est trop petite) et on part.

Tout ce qui monte…

Photo : Anne Berberi

Arrivés au parc du Mont Loup-Garou, on comme par une bonne montée. Ce n’est pas nécessairement très à pic. Mais il y a des roches et des racines, le sentier serpente, et il faut faire attention aux arbres et aux branches sur le côté.

C’est difficile de fournir un effort constant, tout en gardant l’équilibre et son souffle, et en suivant le sentier. Je tombe à deux reprises, au moment de m’arrêter, mais je ne me fais pas (trop) mal.

Je ne comprends pas non plus comment repartir dans une pente, même en partant sur un segment relativement plat et droit. Si mes coups de pédale ne sont pas assez forts, je perds l’équilibre avant même de partir. Mais s’ils sont trop forts, la roue de devant se lève, et ça me déstabilise. Michel me montre que je dois m’appuyer davantage sur mon guidon, pour équilibrer mon poids. Mais la position n’est pas intuitive.

Après un moment, Michel descend ma selle. Ce sera plus forçant pour les genoux dans les montées. Mais si je m’arrête ou perds l’équilibre, ça sera plus facile de mettre le pied par terre sans tomber.

…doit redescendre

Enfin, nous sommes arrivés à un plateau. Je dois avouer : ce sont les descentes qui me faisaient le plus peur avant de commencer cette expérience. Descendre une pente accidentée, en vitesse, au milieu de la forêt, me semble plus dangereux qu’excitant. Et pourtant, c’est là que je me suis senti le plus en contrôle, et que j’ai eu le plus de plaisir.

Anne et Michel m’expliquent comment m’y prendre. D’abord, avec le bouton, il faut descendre le siège avant d’entamer la descente. Parce que je dois me tenir debout sur les pédales, ce qui me rend plus flexible et me donne un meilleur contrôle sur ma direction. Par contre, je dois me rappeler de relever le siège en bas de la côte, pour ne pas m’assoir dans le vide et (encore) perdre l’équilibre.

Je dois aussi tenir les deux pédales à la même hauteur. Si l’une ou l’autre est complètement en bas, elle va accrocher des roches ou des racines. Et on ne veut pas ça, quand on descend avec moindrement une bonne vitesse. C’est difficile, par contre, de rester dans cette position. Ça travaille les jambes, surtout celle qui est derrière et qui se retrouve à supporter une bonne partie de mon poids.

Enfin, il faut contrôler sa vitesse. Les freins sont très sensibles et doivent donc être utilisés avec attention. Surtout, il faut appuyer sur les deux en même temps, pour un éviter de passer par-dessus le guidon.

Prendre confiance

Au début, comme c’est le cas pour beaucoup de choses qu’on fait pour la première fois, la peur et l’appréhension me font hésiter, ce qui mène à des erreurs. Mais après quelques montées et descentes, je commence à pogner le tour. Les transitions sont plus fluides et la coordination devient plus naturelle.

L’anxiété de départ devient un mélange d’adrénaline et de dopamine, alors que je commence à maîtriser ce que je fais. Et en gagnant de la confiance, ça devient plus facile. Et je dois dire que c’est très agréable de traverser la forêt à cette vitesse, de naviguer les obstacles, les passerelles et les détours.

Surtout, ça travaille le cardio et de nouveaux muscles. Et comme je dois constamment rester attentif (au risque de me retrouver dans le décor), je ne pense à rien d’autre qu’au moment présent.

Mais je commence à peine à m’amuser que, déjà, mes jambes n’en peuvent plus ! C’est assez pour une première fois. On revient par le chemin forestier, plus large et régulier. La prochaine fois, ce sera plus facile de s’amuser dès le début.

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