Michel Robichaud. Courtoisie

Musique : Michel Robichaud rallume l’effort

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Pour l’artiste adélois Michel Robichaud, un projet n’attend pas l’autre. Lorsque je l’appelle, il est « en pause, entre deux séances d’enregistrement ». Chez lui, dans son studio, il fait un balado-théâtre avec des acteurs. Mais il a bien quelques minutes pour me parler de son troisième album comme auteur-compositeur-interprète : Rallumer l’effort.

Au fil de l’album, la musique est douce et sereine, avec des morceaux lumineux et réconfortants. « C’était ça l’intention ! Dans le concept de l’album, je m’étais pris des notes avant de commencer. La musicalité est plus développée que d’habitude et ça groove tout le long. L’album est moins cynique que les précédents aussi. J’ai laissé les tounes parler d’elles-mêmes. Et après, j’ai réalisé que j’avais suivi mes notes sans y repenser », raconte M. Robichaud.

L’amour des mots

Par les jeux de mots, les allitérations et la poésie des images, on sent que le musicien a pris plaisir à écrire des textes travaillés et à s’amuser. « Je suis d’abord et avant tout un auteur. Donc ça passait par là : jouer avec les mots, trouver un sens autant phonétique que dans le texte. Au départ, quand je participais à des concours, il y a une dizaine d’années, c’est surtout par les textes que je me démarquais. Je n’avais pas encore l’oreille musicale développée. Je faisais des accords simples et moins travaillés, et je misais sur les textes », illustre M. Robichaud.

Avec Rallumer l’effort, dit-il, il a tenté de trouver un meilleur équilibre entre les trois parties de sa création : comme auteur, compositeur et interprète. En plus de la guitare acoustique et de la voix, qui occupent une place centrale, on retrouve aussi des cuivres, des cordes et du piano qui viennent embellir les morceaux sans les surcharger.

Un album « parti de reculons »

Même si six ans séparent cet album du précédent (Tout refaire, 2018), Rallumer l’effort « aurait pu être canné en trois semaines », indique le musicien. « L’écriture s’est faite vite, la composition aussi, mais par blocs de deux-trois chansons. » Mais M. Robichaud finissait toujours par reporter ce projet. « Je suis auteur, je fais des formations, je suis vidéaste, j’ai ma boîte de production vidéo… Je fais plein d’autres choses et je ne pourrais pas faire juste de la musique. »

Le musicien a d’ailleurs l’impression que l’album est « parti de reculons ». « Si tout fonctionne, je le fais. Sinon, je ne le fais pas. C’était mon troisième album, donc je me questionnais. Mais tout a tellement bien couler finalement », confie-t-il. Même s’il prend plaisir à travailler cette forme d’art, créer de la musique n’est « pas très viscéral, pas un grand besoin » pour Michel Robichaud. « Si tu me demandes de filmer des pingouins dans l’Arctique pendant huit ans, j’oublierais ma guitare. Et quand je reviendrais, je me souviendrais : ben oui, j’ai une guitare », illustre-t-il.

« Dur à sortir »

L’auteur-compositeur-interprète dit être très bien chez lui, à Sainte-Adèle, dans sa forêt et son studio. « J’ai un grand terrain et l’impression de ne pas avoir de voisins. Je suis un peu dur à sortir des fois. Il y a un bien-être ici avec ma blonde, ma fille et mes chiens. »

Son réalisateur a aussi son studio à Saint-Sauveur. « C’est un de mes amis. Avec lui, il n’y a pas de pression. On travaille au rythme qui nous va. Ça permet de faire plus de prises quand j’enregistre la voix, d’explorer, plutôt que quand il y a six ou sept personnes dans le studio et que le temps est compté », souligne-t-il.

Quand il a besoin « d’être dans [s]a bulle » et d’écrire, il va parfois au White Café à Saint-Sauveur ou au Café des Bons Vivants à Sainte-Adèle. « Et quand je pars en écriture, j’aime me dépayser. Je quitte la région, carrément. »

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