Les travailleuses sociales de demain

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Loriane Denis et Andreanne Migneault-Tohermes, deux femmes ambitieuses et passionnées, en sont à leur deuxième année à la technique de travail social au Cégep de Saint-Jérôme. Âgées respectivement de 18 et 22 ans, elles aspirent chacune à leur manière, à faire de demain un monde meilleur.

Je les rencontre dans les locaux du Book Humanitaire, où elles passent deux jours par semaine dans le cadre de leur premier stage en milieu communautaire. Avant de monter à l’étage pour les rejoindre, Rachel Lapierre, la fondatrice de l’organisme, en profite pour me vanter ses deux nouvelles recrues, qu’elle qualifie « d’anges ».

Dépasser les attentes

Loriane et Andreanne sont particulièrement investies depuis leur arrivée au Book Humanitaire en septembre. Elles font un peu de tout – accueillir des personnes itinérantes, aider les bénévoles à remplir le frigo, faire des paniers alimentaires, etc. Mais surtout, elles proposent des idées et font preuve d’initiative. Ça tombe bien, puisque Rachel Lapierre leur offre beaucoup de liberté. « Rachel nous intègre vraiment bien, sans trop nous encadrer non plus. Elle nous fait confiance et elle croit en nous. C’est très valorisant », fait savoir Loriane.

La jeune étudiante souhaite éventuellement parfaire ses connaissances et son expérience en travail social. Elle envisage de poursuivre son parcours à l’université, et même de se spécialiser en délinquance, un volet qui l’intéresse particulièrement. De son côté, Andreanne est fascinée par tout ce qui a trait aux enjeux sociaux et d’inégalités. Dans le futur, elle aimerait bien se concentrer sur l’aide apportée aux hommes.

« Ils ont souvent moins de ressources à leur disposition et on sait que statistiquement, ils sont aussi moins portés que les femmes à aller chercher de l’aide », explique avec éloquence l’étudiante. Elle pense même un jour, à fonder son propre organisme.

À leur place

Se sentent-elles sur leur X en travail social ? « Vraiment! », me répondent-elles. Plus tard, elles aspirent sans aucun doute à devenir travailleuses sociales. La pandémie et l’exacerbation des inégalités leur ont d’ailleurs convaincu de l’importance de leurs études et de leur travail.

L’expérience qu’elles acquièrent en stage leur permet non seulement de devenir de meilleures intervenantes, mais aussi d’évoluer en tant qu’être humain. Avant leur passage au Book Humanitaire, les deux étudiantes reconnaissent avoir eu certains préjugés envers les personnes itinérantes. « On a tendance à croire qu’elles ont juste à se trouver un emploi. Mais on réalise maintenant, avec nos cours et notre expérience, qu’en réalité, c’est un amalgame d’enjeux et de raisons », souligne Loriane.

Maintenant, lorsqu’un proche ou de la famille porte un jugement, elle ressent le besoin de les reprendre, et de déconstruire les préjugés, un à la fois.

C’est d’ailleurs ce que les deux étudiantes cherchent aussi à faire. Dans le cadre de leur technique, Loriane et Andreanne devaient créer un projet en lien avec les problématiques auxquelles elles font face dans leur milieu de stage.

Elles ont choisi de rencontrer des personnes itinérantes ou ayant vécu l’itinérance, afin de récolter leur témoignage et sensibiliser la population à leurs réalités.

Dans les prochaines semaines, le Journal publiera des textes écrits par les deux étudiantes, qui relateront ces rencontres.

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