Ce que la COVID-19 m’apprend au quotidien
Par daniel-calve
J’ai 43 ans, je suis maman de 3 enfants. Comme vous tous, le vendredi 13 mars notre vie a changé dans la foulée des mesures préventives de distanciation adoptées par le gouvernement Legault.
À l’écoute de ce qui se préparait, j’ai fait une énorme épicerie, jeudi après-midi, le 12 mars, au cas où… Au cas où je me sente malade et que je ne puisse plus sortir, au cas où ça s’envenimerait. Pendant que les gens se ruaient sur le papier de toilette, moi je faisais des réserves de cannages ou autres aliments non périssables comme jamais. Ma priorité, nourrir ma famille.
Normalement, je m’arrête à l’épicerie pratiquement tous les jours. Comme je ne veux pas gaspiller de nourriture, j’avais pris l’habitude d’acheter au fur et à mesure de nos besoins. Parce qu’avoir une famille de 5, ça veut dire que les armoires se vident en 24 heures, peu importe que j’ai fait une épicerie de 50 $ ou de 250 $, s’il y a des trucs à manger, ils vont tous disparaître.
Cette fois-ci j’ai joué à la maman-rusée. J’ai caché des réserves un peu partout, j’ai établi un menu pour notre période d’isolement. Mon but, rester à la maison, éviter à tout prix de retourner à l’épicerie avant plusieurs jours.
Et bien, sans le savoir, cette nouvelle façon de faire a complètement changé mon quotidien. Alors que je croyais économiser des sous en allant à l’épicerie pratiquement tous les jours, c’est du temps que j’ai gagné. Normalement c’est la course folle vers 16 h alors que je me dépêche d’arrêter faire les courses avant d’aller chercher la plus jeune à la garderie. Oui, en ce moment nous sommes tous confinés chez nous, mais je viens de réaliser que cette façon de fonctionner
me fait gagner environ une précieuse heure par jour. Je réalise que je réussis à fonctionner sans ces allers-retours quotidiens, ces nombreux déplacements en voiture.
Ce temps-là, je l’utilise maintenant pour aller prendre des marches avec les enfants. Les enfants rient, je souris.
On veut tous être de meilleurs gestion-naires de notre petite PME, qu’est notre famille, mais quand on est une maman TDAH comme moi, c’est difficile de se donner un cadre, une routine, ça peut facilement devenir anxiogène. Quand on est mis au pied du mur, on réalise que c’était si simple après tout. Même quand la période d’isolement sera terminée, j’espère que je saurai garder cette discipline qui me permet de réduire mes déplacements, gagner du temps et surtout profiter de mes enfants.
Oui, cette crise est dramatique, plusieurs personnes sont mises à pied, on est séparés de ceux qu’on aime, des gens meurent ou sont malades. Comme je suis l’éternelle optimiste, j’aime bien recenser tout le positif que cette histoire aura sur nos vies. Déjà la semaine prochaine, nous serons passés à une autre étape. Pour l’instant j’essaie de rester saine d’esprit et créative alors que je sais que je vais passer encore plusieurs semaines avec les enfants à la maison. Courage à tous dans cette histoire. Et merci à tous ces héros sur la ligne de front, vous savez qui vous êtes.