« C’est le temps d’être unis, c’est le temps d’être solidaires »
Par Rédaction
Questions et réponses avec Nadine Girault
Pour Nadine Girault, non seulement députée de Bertrand, mais aussi ministre des Relations internationales et de la Francophonie, la crise de la Covid-19 a débuté en janvier 2020, bien avant que l’on identifie les premiers cas au Québec.
« Comme on a quatre bureaux en Chine, on a été impliqué dès les premiers moments. D’abord, ça été de sécuriser notre bureau, de rapatrier nos employés qui voulaient l’être, ensuite nos citoyens ». Depuis la mi-mars, la ministre est revenue chez elle à Val-David, en plein cœur de son comté et peut ainsi prendre le pouls de la situation dans notre région. Nadine Girault, qui n’a aucunement perdu de son énergie, nous parle aussi de sa vision plus person-nelle de la crise et de son adaptation (difficile) au télétravail.
Quelles sont les priorités?
C’est vraiment de travailler avec le gens du comté, les différents maires et mairesses, les organismes. On travaille aussi beaucoup au niveau du déconfinement graduel. Les aînés, c’est une autre grosse priorité chez nous, nos commerces, nos petits commerçants. Il y a plusieurs priorités auxquelles on s’attarde.
Quelles sont les inquiétudes des citoyens?
Actuellement, il y a probablement quatre sources pour lesquelles les citoyens nous interpellent régulièrement. La première, ce sont les programmes fédéraux et provinciaux. Il y en a beaucoup, c’est complexe, et les gens sont un peu mélangés. Ensuite, il y a de l’inquiétude sur tout ce qui est les chirurgies non urgentes. Je les comprends très bien, je comprends que ça crée de l’anxiété. […] Les chirurgies urgentes continuent, et on reprend le rythme sur les chirurgies moins urgentes. La troisième inquiétude, c’est la circulation interrégionale. C’est sûr qu’on est un comté où on a beaucoup de villégiateurs et de touristes. Enfin, c’est tout ce qui est le retour à l’école. On veut s’assurer que ça se fasse en respectant les citoyens, de façon graduelle et de façon non obligatoire. […] La manière dont on va déconfiner, le critère numéro un, c’est la santé publique.
Comment vivez-vous personnellement la crise?
Je suis une personne qui adore être dans l’action. Dans une journée, je peux faire trois appels-conférences, cinq rencontres et deux discours. Je rencontre beaucoup de gens et je discute de pleins de dossiers différents. […] Je parle à tous les pays du monde et sur tous les sujets! En plus, j’ai mon comté où j’ai fait une campagne de proximité donc tous les maires et les mairesses ont mon cellulaire! Alors j’ai beaucoup de difficulté à « tolérer » le télétravail parce que le contact humain me manque énormément. À chaque semaine, j’ai un appel avec les maires, mairesses et les préfets et je leur dit que je le savais avant que ce serait difficile le télétravail, mais maintenant, je suis persuadée que je ne suis pas faite pour le télétravail [Rires]. Le bon côté par contre, c’est que j’ai une alimentation beaucoup plus régulière [Rires].
Qu’est-ce que la crise vous apprend en tant que société?
Je suis tellement impressionnée par la solidarité des gens. Je savais que les Québécois, on était des gens de cœur, mais cette crise le prouve à 200 miles à l’heure. Les gens se sont rassemblés, se sont serrés les coudes à une vitesse incroyable. Il faut être vraiment fière de ça.
Une fois le confinement terminé, quelle est la première chose que vous ferez?
Ce serait de serrer ma mère dans mes bras. On est une famille tissée serré. Mes neveux, mes nièces, mon frère, ma sœur, ma mère me manquent, donc ça va être de serrer tout ce monde-là dans mes bras.
Quelle est votre message à la population?
Je leur dirais qu’on vit tous une période très difficile et il ne faut pas se laisser abattre. Au contraire, il faut se relever les manches et il faut surtout continuer à respecter les consignes, s’occuper de nos gens âgées; ce sont eux qui ont bâti le Québec, c’est eux qui méritent notre attention. Je comprends qu’il y a des inquiétudes sur la suite, mais il faut commencer à relancer tranquillement, graduellement, nos activités, notre économie. Et il ne faut pas chercher des coupables non plus, je ne suis pas dans chercher des coupables; c’est le temps d’être unis, c’est le temps d’être solidaires, on va s’en sortir ensemble.