(Photo : Dominique Lafond )
Louise Tremblay-d’Essiambre écrit normalement 1000 à 1200 mots par jours.

1000 mots par jour pour Louise Tremblay-d’Essiambre

Par Ève Ménard - Initiative de journalisme local

Au bout du fil, Louise Tremblay-d’Essiambre s’installe à l’extérieur pour profiter un peu du soleil pendant que nous discutons de son œuvre. Ce matin-là, comme à l’habitude, l’auteure s’est réveillée tôt. Avant l’heure du diner, elle a ajouté 1000 mots au livre qu’elle écrit actuellement. Puis, en après-midi, elle prévoit faire un peu de comptabilité et de peinture. Après le souper, elle relira ce qu’elle a écrit ce matin et bonifiera son texte de quelques dizaines de mots supplémentaires.

C’est sa routine. Louise Tremblay-d’Essiambre écrit normalement 1000 à 1200 mots par jour. À ce rythme, elle est en mesure de produire jusqu’à trois livres par année. Ne craint-elle pas de manquer d’inspiration? « Tous les matins, j’ai la hantise de l’écran vide », confie-t-elle. Heureusement, ça n’arrive que très rarement. Il lui suffit de relire ce qu’elle a rédigé la veille, et la suite lui vient naturellement.

Les personnages se racontent

Depuis longtemps, l’auteure installée à Blainville a cessé de planifier son écriture. De toute manière, chaque fois qu’elle envisageait une conclusion, celle-ci changeait en cours de route. Maintenant, elle se laisse guider par ses personnages. «Je n’imagine pas à l’avance la petite fille de quatre ans devenir une femme. Elle évolue avec moi.»

À ce jour, l’écrivaine a publié plus de 50 livres qui se sont vendus à plus de deux millions d’exemplaires. Son imagination débordante lui vient notamment de son père qui lui inventait de nombreuses histoires lorsqu’elle était enfant. Avant même de savoir écrire, Louise Tremblay-d’Essiambre récitait ses propres histoires à sa mère, qui les écrivait dans un calepin.

Dès l’âge de 4 ans, elle savait écrire et commençait à les rédiger elle-même. Puis, la période d’adolescence a laissé place aux amours mélancoliques, au spleen et à la poésie. « Je suis tombée dans la littérature comme Obélix est tombé dans la potion magique! »

Romans d’époque

Aujourd’hui, l’auteure est lue un peu partout au Québec, ainsi qu’en Europe. Son travail est souvent regroupé sous forme de séries, découpées en plusieurs tomes. Elle privilégie souvent les romans d’époque, dont l’action est située dans divers endroits du Québec, dont les Laurentides pour la série Du côté des Laurentides. D’ailleurs, l’auteure s’est inspirée de Saint-Sauveur et de Sainte-Agathe pour inventer le village dans lequel se déroule l’action.

Cette fascination pour notre histoire est née lorsque l’écrivaine était plus jeune. Elle avait l’habitude de lire beaucoup de biographies, ce qui lui faisait découvrir d’autres époques que la sienne. « C’est tributaire de ce qu’on est devenu », soutient Louise Tremblay-d’Essiambre par rapport à l’importance de raconter notre histoire. « Pour savoir où on veut aller comme peuple, comme individu, il faut savoir d’où on vient. »

L’écrivaine aime particulièrement que ses livres contiennent un fond de vérité. Elle s’inspire ainsi de témoignages ou de rencontres, qu’elle inclut dans ce qu’elle raconte. À travers une trame narrative et des personnages, Louise Tremblay-d’Essiambre imbrique certaines brides de notre histoire et certaines pistes de réflexion. La lecture demeure à la fois agréable et divertissante pour le lecteur, tout en étant riche et informative.

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