Aline : Entre finesse et maladresse

Par Rédaction

En dépit de ses maladresses et de quelques malaises, le film Aline, librement inspiré par la vie de Céline Dion, parvient à émouvoir grâce à son histoire d’amour digne d’un conte de fées. La réalisatrice et actrice française Valérie Lemercier pose un regard intrigué et ingénu sur la diva québécoise. L’hommage est réussi… en partie.

Aline est un « film pur bonheur » (feel good movie) bâti à partir de l’histoire d’amour entre une jeune chanteuse Aline (jouée par Valérie Lemercier elle-même) et son producteur Guy-Claude Kamar (Sylvain Marcel, excellent dans son rôle inspiré de René Angélil).

C’est aussi l’histoire d’une « femme ben ordinaire », la quatorzième d’une famille de quatorze enfants. On souligne à gros trait (peut-être un peu trop) ses origines modestes au sein la famille Dieu, à Charlemagne.

Un pari risqué

Les 20 premières minutes du film suscitent quelques malaises. Valérie Lemercier incarne la protagoniste de l’âge de cinq ans jusqu’à la cinquantaine.

Jouer une enfant était un pari risqué… et c’est malheureusement raté. L’actrice n’est pas crédible en enfant, en dépit de tous les effets de trompe-œil et de postproduction. La magie n’y est tout simplement pas.

Dès que Céline atteint l’âge de 20 ans, cependant, le film gagne en intérêt, et ce, graduellement jusqu’à la fin.

Une comédie ?

Aline n’est pas tout à fait une comédie, malgré ses nombreux gags – certains réussis, d’autres qui tombent à plat.

Lorsque Aline a 12 ans, les frères et sœurs répètent en chœur que les chansons de la petite sont jouées partout au « Votican » (au lieu de « Vatican »). Rire jaune dans la salle. Plus tard, Aline réchauffe son plat tiède à l’aide d’un séchoir à cheveux. Elle explique à son maquilleur que c’est la « méthode Québec ». « Évidemment », répond-il, avec un accent québécois exagéré. Malaise.

Carricature ou hommage ?

Michel et Claudette Dion, parrain et marraine de Céline Dion, ont fait une sortie médiatique pour critiquer vertement le film. « On passe pour une gang de Bougons ! », s’est exclamée la sœur sur le plateau de La semaine des 4 Julie.

Même si certaines scènes semblent grotesques, l’œuvre ne verse pas dans la moquerie ni la caricature. Au contraire. Valérie Lemercier voulait rendre hommage à Céline Dion et elle a partiellement réussi. L’œuvre, non sans bévues, est réalisée avec bienveillance et sincérité. Les scènes de décès, par exemple, sont représentées avec pudeur, intelligence et respect.

Rôles forts, interprétations incarnées

Dans le rôle de Sylvette Dieu (inspiré de Maman Dion), Danielle Fichaud offre une performance flamboyante et incarnée. C’est avec Sylvain Marcel qu’elle offre les scènes les plus mémorables, notamment lorsqu’elle lui défend, dans le casino, de toucher à sa fille. Scène mémorable.

Dans son rôle-titre, Valérie Lemercier tergiverse entre un accent français, international et une pâle imitation de l’accent québécois. Certaines expressions ou tournures de phrases sont « librement inspirées » du Québec.

On aurait préféré qu’elle s’en tienne à une seule manière de parler, plus uniforme. Cela aurait sans doute permis à Valérie Lemercier d’incarner totalement son personnage au lieu de laisser une impression d’imitation.

Néanmoins, force est d’avouer que la sincérité de Valérie Lemercier l’emporte. Impossible de résister à cette fabuleuse réplique qu’elle lance à son futur mari : « Regarde-moi bien droit dans les yeux, pis dis-moi que tu m’aimes pas, pis là je vais
te croire. »

Performances vocales à couper le souffle

Soulignons la performance vocale de la chanteuse française Victoria Sio, qui double Valérie Lemercier lorsqu’elle chante. Sa voix, puissante et juste, est renversante tant elle ressemble à celle de l’icône québécoise. Victoria Sio y interprète certains des plus grands succès de la chanteuse (My Heart Will Go On, Let’s Talk About Love).

Jusqu’à quel point Aline est-elle fidèle à Céline ? Au spectateur d’en juger. Mais pour qu’il puisse profiter pleinement de son expérience – et éviter toute déception – il faudra considérer le film pour ce qu’il est : une fiction librement inspirée de la vie de Céline et non une biographie fidèle de la diva.

Au Québec, le film Aline, comédie dramatique de Valérie Lemercier, est à l’affiche depuis le 26 novembre. Il est possible de le visionner au Cinéma Pine, à Sainte-Adèle ou au cinéma Carrefour du nord, à Saint-Jérôme.

1 commentaire

  1. Bien aimé le film ! Bien réussi !Surprise des critiques de Claudette Dion et son frère ! Un manque d’humour peut-être ! Ou peut-être déçus de ne pas avoir été consultés!selon moi, l’auteur a très bien réussi ! L’histoire est romancée et on n’a pas besoin des détails, Le fond de l’histoire résume très bien leur histoire d’amour. C’est sûr cela qu’on s’attarde.
    Bravo à l’auteure, elle mérite très bien ses droits d’auteur pour son bon travail!

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