Les enseignantes d'arts plastiques d'A.N.-Morin Marie-Michèle Gagnon, Martine Desrochers, Annie Cantin, et Charline Vaillancourt-Bergeron, accompagnées des élèves de 5e secondaire Raphaëlle Schryburt et Angélica Beaulne Huard. Crédit : Simon Cordeau

Exposition : Sortir l’art de l’école

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

Les élèves de l’école secondaire Augustin-Norbert-Morin exposent leurs oeuvres d’art à la Place des citoyens de Sainte-Adèle jusqu’au 9 juin. « L’exposition s’appelle De l’école à la galerie d’art. Alors on sort des murs de l’atelier pour vraiment aller dans un lieu de diffusion et montrer le beau travail et le talent de nos jeunes », explique l’enseignante d’arts plastiques Martine Desrochers.

« Plus de 1 000 oeuvres » créées par les élèves de 1re à 5e secondaire sont présentées au public, grâce à un partenariat avec la Ville de Sainte-Adèle qui en est à sa 3e année. L’entrée est libre, du mercredi au dimanche, de 11 h à 16 h.

Exprimer sa créativité

L’exposition impressionne par sa grande variété d’oeuvres. Il y a des reconstitutions faciales faites de collage, de dessin et de peinture; des dessins à l’encre ou au pastel; des maquettes de maison qui racontent un souvenir; des dessins d’observation; des découpages, etc.

Sur de grandes tables sont présentés des desserts au réalisme saisissant. Ils sont sculptés avec des matériaux recyclés : un tapis de camping usagé, de la peinture, un vieux coussin, de l’argile, une éponge ou du styromousse d’isolation. « Les élèves ont raffolé de faire ça, vraiment, parce que ça les amenait ailleurs. Ça leur permettait aussi de travailler en équipe », explique Mme Desrochers.

« Ce n’est pas quelque chose qu’on touche souvent aussi, le réalisme, surtout avec de la sculpture », ajoute l’élève de 5e secondaire Raphaëlle Schryburt. « C’est vraiment très réussi. » « Très invitant ! », commentent deux visiteurs lors du vernissage.

À travers les différents projets, les élèves développent de nouvelles techniques et expérimentent avec de nouveaux matériaux. Il découvrent aussi de nouveaux courants artistiques, en réalisant des oeuvres à la manière d’artistes reconnus. « On fait du essai-erreur. Des fois on rate et on trouve une solution », explique Raphaëlle. Elle donne l’exemple de sa sculpture d’un serpent-clown. « Il a cassé au moins quatre fois ! Mais j’ai persévéré et je l’ai réparé à chaque fois », raconte-t-elle en riant.

Les oeuvres surprennent aussi par leur créativité et les idées explorées par les élèves, ce qui rend l’enseignante Marie-Michèle Gagnon bien fière. De nombreuses oeuvres offrent plusieurs interprétations possibles après quelques minutes de contemplation. « Je demande souvent à mes élèves d’aller chercher dans leur imagination, pour aller plus loin que l’observation. Ils peuvent s’inspirer d’images. Mais le but de l’art, c’est de faire ressortir un côté plus créatif qui se cache à l’intérieur de nous. Observer est un outil de travail. C’est quand tu vas au-delà de ça que ça devient une oeuvre d’art », illustre Mme Gagnon.

Exposer ses oeuvres : une motivation

Pour l’élève de 5e secondaire Angélica Beaulne Huard, la possibilité d’exposer ses oeuvres était certainement une source de motivation. « Dès le début de l’année, Martine nous avait dit : « On va exposer certains de vos projets. » Alors on s’est forcés toute l’année. »

Dans les cours, certains élèves rencontrent simplement les exigences des enseignantes. « D’autres vont au-delà. Et après ça, de le voir sur un mur, encadré ou sur un panneau, dans un collectif, ça donne tout un autre sens. Ça donne une autre portée », indique Mme Desrochers. « Ce sont des élèves engagés, motivés, passionnés. Et ce sont eux qu’on présente ce soir », illustre quant à elle Mme Gagnon.

« Ce qu’on souhaite, c’est que les élèves repartent avec leurs oeuvres. Que ça ait donné assez de sens pour eux pour qu’ils soient allés au bout. Qu’on les ait poussés, motivés pour que ce ne soit pas juste un projet d’art, mais aussi [que ça ait servi à] sortir leur créativité », ajoute Mme Desrochers.

Angélica et Raphaëlle ont aussi participé à la sélection des oeuvres, à leur agencement et à leur installation pour l’exposition. « Ça prend toute une équipe pour réussir à monter une exposition comme ça », souligne Mme Desrochers.

Continuer en arts

Comme plusieurs de leurs camarades, Angélica et Raphaëlle continueront en arts visuels au Cégep de Saint-Jérôme l’année prochaine. « J’aimais déjà l’art. C’est quelque chose qui me détend, qui m’inspire aussi », confie Angélica. « Je veux aller en arts plus tard dans ma vie. Donc ça m’aide à utiliser ma créativité pour faire des choses que j’aime », partage Raphaëlle.

Dans l’art, Raphaëlle trouve une grande liberté, souligne-t-elle.« J’ai beaucoup de misère en français et en écriture. On est limités dans ce qu’on peut faire, les thèmes sont imposés. Mais en art, je peux faire ce que je veux. On a un petit thème, mais c’est nous qui choisissons ce qu’on fait. »

Martine Desrochers, quant à elle, prend sa retraite après 32 ans de carrière à l’école A.N.-Morin. « Je me sens très privilégiée d’avoir été dans le même milieu. » À travers années, les élèves ont changé, reconnait-elle. « Mais avec ce qu’on voit ici, c’est un beau témoignage que la créativité, l’engagement et la passion des élèves sont au rendez-vous », souligne fièrement l’enseignante.


À mettre à l’agenda

Quoi : L’exposition De l’école à la galerie d’art

Quand : Du mercredi au dimanche, de 11 h à 16 h, jusqu’au 9 juin

Où : Place des citoyens; 999 boulevard de Sainte-Adèle, Sainte-Adèle

Combien : Gratuit !

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