L’âme de Capitachouane en 1958
Avec son roman s’intitulant « Chroniques de Capitachouane » publié depuis le 17 septembre dernier, chez Lévesque éditeur, Jean Bacon nous dessine un portrait d’une époque révolue. Sa plume se voulant être une messagère, nous raconte la vie des bûcherons et forestiers de Capitachouane en 1958. « Ce n’est pas un roman historique », précise l’auteur.
C’est lors de ses recherches dans les archives nationales, bibliothèques et Internet que l’auteur a constaté qu’il n’y avait aucune trace d’encre décrivant l’âme forestière au Québec. « J’avais et j’ai encore le goût de donner une voix à toutes ces femmes et ces hommes qui n’ont jamais été reconnus dans la société parce qu’ils ne sont pas instruits et n’ont pas d’argent », affirme l’auteur.
Malgré l’absence de référence littéraire, Jean Bacon n’était pas dans le néant. « J’appartiens à une famille d’entrepreneurs forestiers. Lorsque j’étais enfant, j’allais dans les camps forestiers avec ma mère, soit durant l’été et les vacances de Noël, nous raconte l’auteur qui définit son livre comme étant une fresque inspirée du réel. Capitachouane se situe entre La Tuque, le long du chemin de fer, et Santerre, en Abitibi ».
Un roman d’émotion
Parmi les personnages, nous faisons la connaissance d’Ariel, âgé de 8 ans. Souffrant de l’absence de son père et de la perte d’une personne chère, le jeune garçon est témoin de l’amour qui ne rime à rien, la vie, la mort. « Ces découvertes le fascinaient, mais l’ont aussi beaucoup marqué et amené à se questionner sur les grandes questions de la vie. J’ai voulu ajouter à travers ce portrait du camp forestier le drame d’un enfant, explique l’auteur. Je crois que les émotions sont à fleur de peau. Tous les personnages ont existé, mais je les dépeins d’une façon un peu liée à l’imaginaire ».
De chapitre en chapitre, nous visitons une époque où les femmes enfantent dans des conditions difficiles, souvent plus de 12 fois au cours de leur existence, et dans laquelle les hommes travaillent à la sueur de leur front sur les chantiers. « En même temps, des gens étaient peut-être aussi heureux dans ce qu’ils vivaient », dit M. Bacon.
À l’image de la vie humaine, le roman « Chroniques de Capitachouane » nous charme dès la première ligne. Les pages imprégnées d’émotions, de poésie et de prose nous captivent. Celui qui n’a pas de mémoire s’en fabrique une avec du papier, a écrit l’auteur pour citer Gabriel Garcia Marquez.
Un rêve qui respire
Jean Bacon songeait à l’écriture de ce roman depuis l’âge de 20 ans. Professeur à l’Université, il est l’auteur de plusieurs publications scientifiques et d’articles de vulgarisation. « Aujourd’hui, j’ai beaucoup plus le goût de faire appel à mon imaginaire », déclare M. Bacon.
Son rêve n’ayant jamais cessé de respirer, l’auteur a pris sa retraite il y a quelques années.
« J’ai déménagé à Saint-Sauveur. J’apprécie beaucoup les lieux. Ça m’inspire », confie-t-il.
Pour en savoir plus : www.levesqueediteur.com