Un film tourné à Morin-Heights présenté au Festival Plein(s) Écran(s)
Le court métrage Landgraves, tourné en mars 2019 principalement à Morin-Heights, sera présenté par Films Laurentides lors du Festival Plein(s) Écran(s) le 14 janvier prochain.
Le réalisateur, Jean-François Leblanc, m’explique dans ses mots l’origine du titre. Il s’agirait d’un terme ancien désignant un propriétaire d’un domaine sur lequel il possède le pouvoir de juridiction. « Quand les gens acceptaient de venir sur ce terrain, le landgrave était un peu comme le roi de cet endroit », illustre-t-il. En effet, le Larousse définit « landgrave » comme étant un « titre porté au Moyen Âge par plusieurs princes germaniques possesseurs de terres ».
Cette signification fait écho à la maison de campagne isolée, propriété familiale du duo de métal Landgraves, que visite dans le film un journaliste afin d’y interviewer le groupe. Celui-ci enregistre un premier album depuis son emprisonnement pour meurtre.
Collaboration, faits divers et heavy metal
Bien que le scénario ne soit pas basé sur une histoire vraie, il s’inspire d’un « mélange de faits divers », comme de certains évènements sombres de la scène métal des années 90 en Suède et en Norvège. Jean-François a travaillé en étroite collaboration avec le scénariste du film, son collègue et ami, Alexandre Auger-Fortin. « Ç’a été un gros travail d’équipe », indique le réalisateur.
Tous les deux sont de grands amateurs de thrillers et d’heavy metal. Leurs intérêts se fusionnent dans ce court métrage obscur et réaliste. En effet, il était essentiel pour Jean-François Leblanc d’être crédible dans sa manière de présenter des acteurs de la scène métal et d’aborder leur univers. En un peu moins de 23 minutes, le réalisateur nous immisce dans un environnement à la fois intime et troublant. Le rythme plutôt lent, agencé à la trame musicale, construit efficacement une angoisse grandissante chez le spectateur.
Réalisateur polyvalent
Certains thèmes reviennent à l’occasion dans les œuvres cinématographiques de Jean-François Leblanc. Il s’agit d’un second court métrage dans lequel un ou des personnages réintègrent la société après un séjour en prison. La réhabilitation des prisonniers est un sujet qui fascine le réalisateur et il souhaiterait l’aborder de front dans un éventuel projet. Sinon, il est aussi souvent question de masculinité : « Le Gars d’la Shop » (2015) raconte l’histoire d’un homme qui fait son coming out dans une usine « macho », le protagoniste dans « Le Prince de Val-Bé » (2019) a de la difficulté à s’exprimer et « Landgraves » (2020) traite aussi d’intimidation entre hommes.
Malgré certains thèmes récurrents, abordés de manière centrale ou plus subtilement, Jean-François Leblanc ne souhaite pas pour autant s’aliéner à un seul genre. « Je ne veux pas me targuer dans un style. J’ai peur d’en devenir prisonnier et de revenir vers ça par confort. Je veux m’essayer un peu partout. » Justement, il travaille présente-ment sur un premier long métrage adapté de la bande dessinée Vil et Misérable de Samuel Cantin. Une comédie pure et dure qui contraste avec ses derniers courts métrages. Il souhaite aussi un jour réaliser un long métrage documentaire. Les idées et les projets continuent d’habiter ce réalisateur versatile de seulement 36 ans.
–
Le Festival Plein(s) Écran(s) s’échelonne du 13 au 25 janvier. Tenu exclusivement en ligne depuis 2016, il fête ses 5 ans cette année. Le concept est le suivant : 4 courts métrages par jour disponibles pendant 24h et propulsés gratuitement sur la page Facebook @pleinsecrans.
Pour plus d’informations : Visiter la page Facebook ou le site web : pleinsecrans.com