(Photo : Michel Brodeur)
Un public attentif aux propos discutés.

L’annulation de SLÀV aura engendré une réflexion essentielle!

Par Martine Laval

Discussion avant le spectacle

Le controversé spectacle SLÀV tant attendu à Saint-Jérôme a enfin été présenté devant une salle comble de 860 places, deux soirs de suite.

Précédant le lever du rideau de la première représentation, une discussion publique attirant environ 150 personnes a toutefois pris place, afin d’éclaircir la notion d’appropriation culturelle qui a tant fait jaser au cours des derniers mois. Un partage enrichissant, engendrant une réflexion essentielle sur l’état des choses dans le monde artistique.

Un dialogue constructif

Animé de façon dynamique par la journaliste Noémi Mercier, les invités de milieux artistiques et sociaux furent invités à parler de leur connaissance et de leur réalité sur le sujet, entre courants philosophiques et évolution humaine, « casting » d’artistes pour des rôles demandant l’authenticité raciale du personnage, appropriation culturelle dans la représentation artistique d’une œuvre, et réalité sociale des minorités visibles. « De l’avoir annulé nous aura permis d’aller loin dans les discussions, répond David Laferrière à savoir ce qu’il se serait passé si l’on avait poursuivi la diffusion du spectacle malgré la controverse, tout en permettant le dialogue avec les opposants sur la question de l’appropriation culturelle. Il y a eu des discussions constructives entre les différents partis, et je me réjouis de ce panel de partage d’opinions qui se passe présentement. Peut-être qu’on n’aurait pas évolué aussi rapidement dans les six derniers mois, si le spectacle n’avait pas été annulé. »

Un point de non-retour

Au cours des deux heures qu’a duré la discussion pré-spectacle à laquelle participaient Amadou Sadjo Barryau, professeur de philosophie au cégep de Saint-Hyacinthe, Line Chaloux, directrice générale du Centre d’orientation et de formation pour favoriser les relations ethniques traditionnelles (COFFRET) à Saint-Jérôme, Marie José Fiset, d’Ensemble pour le respect de la diversité, les artistes 2Fik et Nathalie Doummar ainsi que David Laurin et Jean-Simon Traversy, directeurs artistiques du Théâtre Jean-Duceppe, on a discuté entre autres des différentes façons d’offrir plus d’opportunité aux artistes des différentes ethnies pour une plus grande authenticité dans l’interprétation des rôles qui les concernent. « On a passé un point de non-retour quant à l’engagement d’artistes de différentes ethnies pour jouer des rôles qui les représentent, déduit Nathalie Doummar. C’est une chose claire qui est ressortie de cette discussion, et c’est ce qui permettra une plus grande diversité sur scène et à l’écran, non pas de toujours voir les mêmes visages jouer tous les rôles. »

La controverse aura eu ça de bon : une écoute et une ouverture de toutes parts, et solutions constructives permettant de faire évoluer les causes. Et pour ce, je lève mon chapeau à l’initiative du directeur général et artistique du Théâtre Gilles-Vigneault, David Laferrière et à son équipe, de ne pas avoir eu peur de prendre le taureau par les cornes.

« C’est un point de non-retour », clame Nathalie Doummar. PHOTO: Michel Brodeur

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