L'art de sculpter avec une scie à la chaîne

Par Valérie Maynard

Hélène Rondeau, artiste adéloise

Employée des travaux publics à la Ville de Sainte-Adèle et résidente de cette même municipalité, Hélène Rondeau, une artiste dans l’âme, vient de terminer sa deuxième sculpture du genre, au vu et au su des résidents de Sainte-Adèle, plus particulièrement ceux qui habitent le secteur de l’hôtel du Mont-Gabriel.

 Son outil de sculpture de prédilection? Une scie à chaîne. « En fait, j’ai deux scies à chaîne, une de 16 pouces et une autre de 12 pouces, pour atteindre les endroits plus étroits », explique-t-elle.

L’histoire a débuté l’automne dernier, lorsqu’une résidente a demandé à la Ville d’abattre un énorme peuplier jugé dangereux et dont le tronc portait des marques de fissures. L’arbre, dont le diamètre atteignait six pieds, était situé à l’entrée du stationnement des maisons de ville, à proximité du mont Gabriel. C’est à ce moment que Guy Gariépy, superviseur immédiat de Mme Rondeau, a eu l’idée de lui proposer d’utiliser le tronc de cet arbre pour créer une œuvre. « À l’été 2014, j’avais sculpté un aigle de trois pieds dans un tronc d’arbre. Là, la commande était plus grosse », relate Mme Rondeau.

Après mûres réflexions et au moins dix visites sur le site durant l’hiver afin de mieux jauger cet inhabituel canevas de travail (un tronc d’arbre de six pieds de diamètre et six pieds de hauteur), l’artiste s’est mise au travail. « J’ai donné mon premier coup de scie le 1er juin dernier ». 

Processus de création

D’apparence douce et délicate, Hélène Rondeau, on le devine rapidement, cache en elle une force insoupçonnée. Seule femme parmi les hommes des travaux publics, rien ne l’arrête : coupe d’arbres, déneigement, sans compter la scie à chaîne, qu’elle manie avec précision depuis toujours. C’est aussi une artiste dotée d’une grande sensibilité qui se laisse porter par ses œuvres. Sa plus récente sculpture en témoigne. « Au départ, j’avais imaginé deux têtes de cheval. Puis, au fur et à mesure que j’avançais, une troisième tête est apparue », explique-t-elle. Enhardie par la confiance de son entourage, forte de la foi que lui ont témoignée ses collègues de travail tout au long du processus et encouragée par les fréquentes visites des résidents curieux de voir comment des têtes de chevaux pouvaient sortir d’un tronc d’arbre, Mme Rondeau a laissé libre cours à sa créativité. Un mois et demi plus tard, la sculpture était terminée. « Tout le long, j’ai été transportée et habitée par un sentiment de réussite », souffle-t-elle.

Intitulée Harmonie Trois, la sculpture orne l’entrée du stationnement de la place des Pentes. Mme Rondeau en a fait don aux résidents du secteur.

Parmi les prochaines créations d’Hélène Rondeau, la sculpture de sa chienne, une golden retriever, décédée l’automne dernier. Graduellement et au gré de ses créations, Mme Rondeau rêve de transformer son terrain en vaste salle d’exposition. Pour la joindre, vous pouvez écrire à heleneron@gmail.com

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