Le FNC… toute une histoire!
Il était une fois… le Festival du Nouveau Cinéma.
Singulier à plus d’un titre – aîné de tous les festivals de long métrage au Canada – cet évènement montréalais en a vu et fait voir de toutes les couleurs depuis sa naissance. À suivre cette année jusqu’au 18 octobre.
En ouverture de sa 38e édition, charme et audace était au menu avec Les Dames en bleu, du Québécois Claude Demers, un bijou de tendresse qui a conquis son public. Personnages colorés, émouvants et drôles, ces Dames revendiquent haut et fort leur amour pour leur idole, le chanteur de charme Michel Louvain qui le leur rend bien.
Fidèle à sa tradition, privilégier l’avant-garde et honorer les maîtres, avec quelque 250 films au programme, le Festival du nouveau cinéma (FNC) offre une diversité propre à rallier toutes les générations de cinéphiles.
Voici au hasard:
Catherine Breillat et son Barbe-Bleue; le dernier opus – mais pas le dernier! – Excentricenties of a Blond Hair Girl du centenaire Manoel de Olivera; Precious de Lee Daniels.
Du dernier Festival de Cannes: Étreintes brisées de Pedro Almodovar; The Time That Remains de Elia Suleiman; Antichrist de Lars Von Trier….
Recommandée, la section FOCUS, vouée aux cinémas québécois et canadien avec, entre autres: The Trotsky de Jacob Tierney; The Wild Hunt d’Alexandre Franchi; Nuages sur la ville de Simon Galiero, trois talentueux cinéastes montréalais.
Petite histoire du FNC
Conçu et enfanté en 1967 par deux passionnés de cinéma, Dimitri Epides et Dimitri Spentzos, baptisé Centre du film underground, logé dans un loft de l’Est de Montréal et dédié à la découverte d’auteurs et de nouvelles formes de cinéma, le modeste établissement fut le point de départ du Festival du Nouveau Cinéma actuel. Un chanteur rock nommé Claude Chamberlan se joint alors au duo comme projectionniste et animateur. En 1970, il fonde le Cinéma Parallèle dont les objectifs sont identiques à ceux du Centre.
1971, création avec Dimitri Epides du Festival international de cinéma en 16 mm de Montréal. Sa vocation: explorer les recherches esthétiques et technologiques d’un cinéma expérimental, indépendant, non commercial. 1980, il devient le Festival international du nouveau cinéma de Montréal.
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1981, présentation d’œuvres vidéographiques, soulignant la place grandissante de ce médium dans les arts visuels. Son rôle de pionnier s’affirme.
Les années subséquentes accueilleront les Marguerite Duras, Wim Wenders, Atom Egoyan, Jim Jarmush. Claude Chamberlan invente, crée l’évènement: premières projections en plein air au centre de Montréal, dans une pâtisserie, dans un peep-show… un drive-in, avec spectateurs en costume de bain, masque et tuba en tête, visionnant un film au fond d’une piscine… Foisonnement d’idées mais disette de fonds. S’ensuivent ruptures, déficit… 2004, adoption du nom actuel. Changement de direction. 38 ans plus tard, le soleil brille de nouveau pour le FNC.
Assagi certes, mais lieu de découvertes, le FNC le demeure. Sa 38e édition en fait foi. Dix-huit jeunes réalisateurs y sont en lice pour un enviable Prix de la Louve d’Or doté de la coquette somme de
15 000 dollars.