Le monde en 2008 selon le FFM
Du Festival des films du monde sont tirés chaque année plusieurs longs métrages que vous verrez sur grand écran au cours de l’année qui suit. Plus encore que des indications sur les avenues qu’emprunte le 7e art, le FFM fournit un bassin intéressant de productions à nos salles de projection. Aimant que ses lecteurs aient une longueur d’avance, Accès n’a pas hésité à envoyer Jacquelie Brodie (qui couvre déjà le Festival de Cannes pour l’hebdomadaire laurentien) y glaner quelques titres que vous savourerez cet hiver… Attention les yeux! (E.-Ol. Dallard)
Voué aux découvertes depuis quelques lunes, le Festival des films du monde (FFM) a entr’ouvert, début août, le couvercle de sa boîte à surprises. Attention, cinéphiles! Maintenant en route depuis jeudi dernier, la célébration bat son plein. Selon le fondateur-président-directeur du FFM Serge Losique qui revient de loin – de Pékin précisément où, choisi et invité par les Chinois à la cérémonie d’ouverture des Jeux Olympiques de Pékin en tant qu’unique représentant officiel de la cinématographie de l’Occident, il siégeait dans la tribune d’honneur aux côtés des chefs d’État – le Festival entend poursuivre sa mission d’explorateur et de découvreur – un coureur des vues en quelque sorte. Le grand patron du FFM s’enorgueillit d’ailleurs d’avoir dès 1977, joué le rôle de révélateur du cinéma chinois à travers le monde. D’où, peut-on en déduire, le magistral retour d’ascenseur de la mirifique invitation pékinoise. Peu de noms connus dans le foisonnement de titres proposés. La chasse aux trésors est ouverte. L’aventure c’est l’aventure. Et chacun de foncer au p’tit bonheur la chance au gré d’un menu pantagruélique de 234 longs métrages toutes sections confondues, dont 38 en compétition mondiale (un record planétaire dans cette catégorie!), 221 moyen et court métrages. Ouverture de grand charme avec Faubourg 36, du Français Christophe Barratier qui signa en 2004 cette merveille de poésie et d’humanisme, Les choristes; retour bienvenu de l’Argentin Eliseo Subiela qui nous a offert la délicieusement osée leçon d’amour No Mires Para Abajo. Retour aussi du Serbe Emir Kusturica avec son Maradona, fougueux hommage au champion déchu; étonnante et réjouissante présentation d’un florilège de comédies musicales russes de l’époque sovietique; sombre et admirable Katyn du grand cinéaste polonais Andrzej Wajda; hommage à l’actrice Isabelle Huppert en clôture, le menu est corsé, le parcours illimité. De notre cru, mentionnons quelques plats de résistance: Ce qu’il faut pour vivre de Benoît Pilon, à voir absolument (en salles dès ce vendredi); pour la découverte d’un jeune auteur, En plein cœur de Stéphane Géhani; pour les amateurs de choc Le Banquet, percutant dernier film de Sébastien Rose (en salles dès vendredi). Au jury parmi lequel officie le non moins célèbre écrivain et cinéaste Dany Laferrière nous souhaitons: bon appétit!