(Crédit photo: Facebook Mance Poudrier, artiste peintre)

Mance Poudrier: «Je l’ai vue dans son regard»

Par Guillaume Marchal

Après une carrière dans le domaine du design intérieur, Mance Poudrier ravive sa passion d’enfance ; peindre des tableaux. Il y a maintenant 3 ans, après avoir vécu 15 ans à Saint-Sauveur, elle rejoint Saint-Adèle. C’est dans sa ville qu’elle expose désormais ses oeuvres, place du citoyen.

L’exposition se déroule du 12 au 29 mai. Spécialisée dans les techniques de faux finis et la peinture décorative, elle propose des tableaux qui défient les proportions conventionnelles pour devenir de réelles fresques.

Une vie haute en couleur. Passionnée des arts depuis la tendre enfance, elle sera professeure d’art pour le Centre de services scolaire des Laurentides (auparavant Commission scolaire des Laurentides) pendant 23 ans, jusqu’en 2017. « Quand j’étais à l’école, mes dessins gagnaient toujours les concours, j’ai toujours aimé créer », se souvient l’artiste. « Mes parents ne voulaient pas m’envoyer en école d’art au Cégep. Ma mère est elle-même une artiste et sait que la profession est souvent précaire. » Mance étudie en service social, et fera de cette discipline son métier, qu’elle exercera jusque dans les années 80.

Les reliefs du stuc vénitien

(Crédit photo: Facebook Mance Poudrier, artiste peintre)

Au début des années 80, elle réalise finalement son souhait et réussit un diplôme d’art au CÉGEP. La lauréate deviendra professeure d’art avant de se lancer dans le design d’intérieur. De 1999 à 2015, l’artiste pensera le décor de maison appartenant à « des clients fortunés ». Château colonial mexicain, style provençal, tous les domaines l’inspirent. Son métier l’entraîne à utiliser une grande variété de textures. Elle se servira du stuc vénitien, un style d’architecture qui renvoie un effet légèrement textural craquelé. « Je voyais des formes se dessiner dans les reliefs des murs que j’élaborais », explique l’artiste.

En 2015, alors qu’elle occupe une petite maison au bord de la rivière Rouge, elle voulut revenir aux sources.

« À cette période-là, j’ai voulu me remettre à peindre des toiles. Mais après avoir travaillé sur d’immenses surfaces, je me voyais mal revenir sur des petits formats », confie-t-elle.

Monde émotionnel

Visages, relief, couleurs. D’immenses visages recouvrent les murs de la place du citoyen à Saint-Adèle.

« En 2015, quand je me suis remise à peindre, un client m’a demandé de représenter des visages. Je me suis dit : ‘’ mais pourquoi ne pas utiliser le stuc vénitien comme base ?‘’ ». L’artiste s’appropriera tout au long de sa carrière, les méthodes de « faux finis ». « Les faux finis, c’est chercher à imiter les matériaux nobles. Je peux arriver à vous faire croire que c’est du bois, alors que ça n’en est pas », affirme Mance Poudrier.

« Je ne cherche pas à faire passer de message moralisateur. Je cherche à atteindre le monde émotionnel des gens. Ce qui me passionne par-dessus tout, c’est explorer le monde des textures », révèle-t-elle. Sa prochaine exposition devrait aborder le thème de la nature, plus précisément, des animaux.

« J’ai une large baie vitrée dans mon logis à Sainte-Adèle. Souvent le matin, je vois passer juste à quelques mètres de ma façade, des chevreuils. Je suis à peu de chose de pouvoir les toucher », s’émut-elle.

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