Martine Pratte : Une femme de paroles
Par Rédaction
Par Joëlle Currat
Même si vous ne l’avez jamais vue se produire sur scène, vous avez certainement déjà entendu les mots de cette parolière et romancière dans les chansons de grandes interprètes comme Renée Martel ou Ginette Reno.
Citoyenne de Val-David, Martine Pratte s’est distinguée en septembre dernier en remportant le prix Luc Plamondon 2024 décerné par la fondation SPACQ (Société professionnelle des auteurs et compositeurs du Québec). Ce prix récompense « l’excellent travail en carrière d’un parolier ». Par le passé, des artistes tels que Michel Rivard, Laurence Jalbert ou Bruno Pelletier en ont été les lauréats. Cette magicienne des mots ne jongle pas seulement avec des textes courts. Elle compte aussi plusieurs romans à son actif, dont le plus récent est Fuir le Maelström, sorti le 5 novembre.
Travailleuse de l’ombre
Martine Pratte était très surprise quand elle a appris que c’était elle qui recevait le prix Luc Plamondon 2024. « En général, ce sont des auteurs-compositeurs qui se voient décerner ce prix prestigieux et pas seulement des paroliers. J’étais donc très honorée qu’on reconnaisse mon travail », dit-elle. Mais celle qui a commencé sa carrière très tôt en tant que comédienne n’a-t-elle pas éprouvé parfois le désir de chanter ses propres mots ? « Non, jamais. Vers l’âge de 30 ans, j’ai décidé de ne plus remonter sur scène, ni de faire des films ou de la télé. » Martine Pratte s’est alors entièrement consacrée à l’écriture de chansons et a publié son premier roman en 1997.
Dénoncer la violence conjugale
Son plus récent ouvrage intitulé Fuir le Maelström a pour thème la violence conjugale. « Un sujet d’actualité qui concerne malheureusement beaucoup trop de femmes, déclare-t-elle. Je me réfère aussi à mon propre vécu. Quand on écrit un roman, on parle toujours un peu de soi. » L’autrice souhaitait créer un outil pour toutes celles qui n’osent pas, qui ont peur et qui pensent ne pas avoir les ressources suffisantes pour mettre fin à leur calvaire. Afin de soutenir cette cause, Martine Pratte a décidé d’offrir un dollar par livre vendu au Regroupement des maisons pour femmes victimes de violences conjugales.
Honorer les racines
Toujours active dans le domaine de la création musicale, la parolière a écrit une chanson en français sur le nouveau EP de Matthew et Laurence Jourdain, un duo de Maliotenam, dont la sortie est prévue le 31 janvier 2025. Son titre Mes racines sera le premier extrait diffusé au public au mois de décembre. Martine se sent particulièrement fière d’avoir collaboré à cette œuvre visant à mettre en valeur la culture innue et à inspirer les jeunes à se réapproprier leur langue.
Trois de ses textes vont aussi se retrouver sur le prochain album de Mélissa Bédard, dont la sortie est prévue au printemps 2025, avec entre autres Corey Hart à la musique, un artiste avec lequel elle a souvent collaboré. Des chansons qui parleront d’anxiété et des façons de s’en sortir, et aussi d’amour et d’amitié. Des thèmes universels et inépuisables…
