Noah-pas-le-droit : Apprendre la tolérance par la littérature jeunesse
Après Roselionne, un livre qui parle de consentement aux enfants, Nancy B.-Pilon publie un second livre jeunesse, Noah-pas-le-droit, qui aborde les stéréotypes de genre.
Disponible en librairie depuis le 14 mars, l’auteure a d’abord lancé le livre en exclusivité à la librairie Le Sentier, à Sainte-Adèle, le 11 mars dernier. Toute petite, Nancy a grandi dans cette maison, maintenant devenue une librairie jeunesse.
Apprendre l’acceptation aux enfants
Tous les écrits de Nancy B.-Pilon sont traversés par une posture féministe et un souci d’ouverture et d’inclusivité. « Les enfants sont beaucoup plus tolérants et plus ouverts qu’on le croit. Ceux qui deviennent racistes ou misogynes, ce sont des comportements appris », dit-elle. L’auteure et enseignante veut plutôt leur apprendre le comportement féministe, l’acceptation et la tolérance.
Son nouveau livre raconte l’histoire de Noah, un petit garçon qui adore le soccer. Un jour, Rémi, son oncle préféré, apporte des vêtements et des jouets destinés au bébé que la maman de Noah attend. Dans la boîte, Noah découvre la poupée Aventurine. Mais son oncle lui dit que ce sont « des choses de petites filles ». Alors Noah commence à se questionner : si ce sont des choses de petites filles, pourquoi alors j’ai envie de jouer avec elle? Est-ce que je suis un vrai garçon?
Chaque livre est indépendant, mais ils naviguent tous dans le même univers. Noah était un personnage secondaire dans Roselionne. Un troisième opus devrait sortir l’automne prochain. La protagoniste sera la petite sœur de Roseline, personnage principal du premier livre. Elle est en fauteuil roulant. Le livre traitera donc de capacitisme, souligne son auteure.
Contenu sérieux, forme ludique
Nancy B.-Pilon espère que ses livres jeunesse donnent des outils tangibles aux parents et aux enseignants pour aborder différents sujets avec les enfants. « On peut faire beaucoup d’apprentissage et amener une grande réflexion juste en lisant une histoire », affirme l’auteure. Celle-ci aborde d’ailleurs des sujets importants et sérieux, mais toujours de manière ludique et adaptée à ses très jeunes lecteurs.
Dans Roselionne, Nancy B.-Pilon parle de la notion de consentement sans jamais parler de sexualité ou d’agression. Dans Noah-pas-le-droit, le sujet des stéréotypes de genre est abordé sous forme de questionnements et non à travers une discrimination ou une action violente. « Éventuellement, ces sujets se déclinent dans des situations qui peuvent être violentes. Mais si on les aborde rapidement, dans des situations non-violentes, ça peut éviter de créer des traumatismes et ça permet une compréhension plus facile pour les enfants », affirme l’enseignante.
Une brique à la fois
Militante féministe assumée, Nancy B.-Pilon n’est pourtant pas celle que nous verrons monter aux barricades. Son moyen de militer passe plutôt par l’écriture et la littérature jeunesse. « Je pense que les mots ont un impact important parce qu’on est seul avec le livre. Il n’y a pas de confrontation émotive. On est seul avec les mots, on peut se laisser imprégner et laisser murir notre réflexion », dit-elle. « L’écriture a toujours été mon moyen de développer ma manière de m’exprimer et c’est avec celui-là que j’ajoute des petites briques au mouvement féministe. »