Oasis : Un court métrage lumineux filmé à Wentworth-Nord
Tourné en partie à Wentworth-Nord, Oasis est le premier court métrage de Justine Martin, après sa sortie de l’Université Concordia. « On l’a fait avec une équipe de finissants, de manière auto-financée et indépendante », précise la cinéaste. Aujourd’hui, Oasis fait partie des 15 films de la courte liste des Oscars, dans la catégorie Meilleur court métrage documentaire. Le film poursuit son impressionnant parcours et sera présenté le 19 janvier au festival en ligne Plein(s) Écran(s).
Dans le court métrage, le spectateur rencontre Rémi et Raphaël, deux jumeaux à l’aube de l’adolescence. Le film plonge dans leur univers, alors que l’un d’eux, atteint d’un handicap, reste prisonnier de l’enfance. « Avec le temps, on remarque qu’ils ne grandissent plus au même rythme et c’est ce que je voulais explorer avec eux », raconte la réalisatrice. Celle-ci connaît bien ses deux protagonistes : plus jeunes, ils habitaient la même rue à Sainte-Julie et elle les a gardés une bonne partie de son adolescence. Ce lien privilégié a d’ailleurs permis à la scénariste de capturer des moments touchants et intimes entre les deux frères.
Une « bulle » de beauté
Les scènes alternent entre le skatepark à Sainte-Julie et la forêt de Wentworth-Nord. Pour Justine Martin, le premier lieu symbolise la réalité, alors que le second incarne un arrêt dans le temps. Elle tenait à positionner les jumeaux dans un environnement exempt de distractions – pas d’amis, pas de cellulaires et pas de parents. « Qu’est-ce qu’il reste alors de l’essence de leur relation, qu’est-ce qui a perduré dans le temps et qu’est-ce qu’il reste de leur enfance ? », s’est demandée la cinéaste.
Ça crée des scènes magnifiques, dans lesquelles les jumeaux pêchent des grenouilles, font du pédalo, se baignent et s’amusent. « Une des forces du film, c’est qu’on se laisse porter par la musique, par la poésie de l’environnement et de la nature », indique Justine. D’ailleurs, la réalisatrice voulait s’éloigner des codes plus traditionnels du documentaire. « On ne va pas dans quelque chose d’informatif. On se laisse plus porter par l’émotion », dit-elle.
Il n’y a pas beaucoup de dialogues non plus, dans le film. « Les jumeaux, à 14 ans, ce n’est pas nécessairement les dialogues qui vont les enflammer, mais plus la physicalité de leur mouvement, de leur relation. C’est très joueur entre les deux. J’aurais pu forcer un dialogue, mais on s’est vraiment adapté à ce qu’ils nous offraient, ce qu’ils nous montraient. C’était beaucoup dans le non-dit, dans les échanges de regard, dans la façon d’occuper l’espace. »
Le prochain court métrage documentaire de Justine Martin, Carnaval, sortira an 2024. La scénariste a également tourné son premier court métrage de fiction à l’automne dernier. Ça devrait sortir vers la fin de l’année.
Le Festival Plein(s) Écran(s)
La 8e édition du festival de courts métrages en ligne Plein(s) Écran(s) se déroule du 16 au 28 janvier 2024. Une sélection de 40 films seront présentés en ligne durant cette période. L’évènement vise à démocratiser le court métrage et à le rendre facilement accessible. Chaque jour, quatre courts métrages sont disponibles gratuitement pendant 24h sur le site du festival et sur ses réseaux sociaux.
Oasis sera disponible gratuitement le 19 janvier prochain, dans le cadre du festival Plein(s) Écran(s). Si vous n’avez pas la chance de le visionner, il est également disponible sur le site web du New York Times.