Photo : Nordy - Sébastien Fleurant

Sainte-Adèle : Annie Murphy expose ses Fleurs d’artifice

Par Simon Cordeau (initiative de journalisme local)

L’exposition Fleurs d’artifice présente les oeuvres de l’artiste adéloise Annie Murphy à la bibliothèque Claude-Henri-Grignon jusqu’au 24 août. Toutes les toiles exposées ont été créées en 2023. « Chaque année, je vais arrêter deux à trois mois pour produire une collection, comme un designer de mode le ferait. Là, c’est vraiment la thématique des fleurs. Ça s’est fait au printemps, donc c’est vraiment cette énergie-là », indique l’artiste en entrevue.

« Je suis contente d’exposer à Sainte-Adèle. Ça fait 18 ans que je suis ici. J’ai exposé de manière impromptu dans des cafés et ailleurs. Mais la bibliothèque, j’y tenais parce que c’est mon lieu de prédilection. J’y viens souvent », se réjouit Annie.

Capturer le vivant

Annie Murphy est installée à Sainte-Adèle depuis 18 ans. Photo : Nordy – Sébastien Fleurant

Ses oeuvres, la plupart sur des grandes toiles, sont inspirées par l’impressionnisme et le pointillisme, ainsi que par la gestuelle, explique Annie. « Ce sont des toiles qui sont très physiques à faire. Je lance la peinture, je fais du dripping, je travaille toujours au sol. Il y en a où c’est plus contrôlé, avec la spatule, mais on en voit où c’est vraiment lancé, même si c’est contrôlé », explique l’artiste en montrant ses toiles.

Son objectif était de saisir des parcelles de champ. « Je capture un moment et le vivant. Et pour moi, le vivant, ça bouge, ce n’est pas statique. C’était important pour moi que les toiles représentent cette vibration énergétique. »

Quelques toiles sont plus petites et carrées. Annie les a faites spécifiquement pour une exposition à la Maison des Arts Saint-Faustin. « Ça m’a contrainte à réduire et aller vers le pointillisme. Et j’ai aimé ça. »

Couche par couche

Photo : Nordy – Sébastien Fleurant

Les toiles de Fleurs d’artifice jouent entre le figuratif et l’abstrait. Elles traduisent une spontanéité dans le geste, mais en fait, tout est prévu d’avance, précise-t-elle. « On dirait que c’est aléatoire, mais ce ne l’est pas. Ça fait 30 ans que je peins, donc je sais exactement ce que je dois mettre dans mon médium pour arriver à la tache ou l’éclaboussure que je veux. »

Elle s’amuse aussi avec les textures pour créer des effets uniques. « Je veux jouer avec la brillance et le mat. Il y a plusieurs toiles qui ont de la peinture sur verre et de la peinture à tissu. Ça donne un petit côté plastifié à la texture. »

Surtout, tous les détails sont nets et précis. « Il n’y a pas d’étape qui est faite sans que la précédente ait séché. C’est pour ça qu’il n’y a pas de mix de couleurs. Ce sont des couches. Je le travaille un peu comme un graphiste dans Photoshop ou Illustrator. »

L’artiste se définit aussi comme une coloriste. « Je voulais que ce soit lumineux, dans un monde où on décore beaucoup beige, blanc, gris, crème. Je voulais vraiment contraster avec ça. »

1001 métiers créatifs

Annie a un bagage de designer et a dû exercer « beaucoup de métiers » durant sa vie, raconte-t-elle. « On n’a pas le choix : il faut réussir à être créatif dans plein de sphères. C’est comme ça que j’ai pu acheter ma maison, avoir une vie et mes enfants. »

Elle a d’ailleurs travaillé 19 ans sur des émission de télé comme Décore ta vieRêvons maisonDès que possible et Les rénos d’Hugo. Elle parle avec nostalgie de sa participation à Méchant Changement, animé par Stéphane Bellavance et diffusé sur VRAK.TV de 2005 à 2009. « C’était tellement hot. On a eu un fun fou à faire ça. »

Elle a également été accessoiriste pour Biscuit et Cassonade. Et c’est son rôle d’assistante-réalisatrice pour Star Académie, dans ses premières saisons, qui l’a amenée dans la région. « J’avais un condo qui était fourni à Sainte-Adèle. Je partais de New Richmond en Gaspésie. On est tombé en amour avec la place, et je ne suis jamais repartie. »

Guérir par l’art

Dans son studio et ailleurs, elle donne maintenant des ateliers créatifs « infusés de notions d’art thérapie et de pleine conscience », où elle enseigne « ce super-pouvoir de la création ». « À cinq ans, je me suis faite frapper par un autobus scolaire. J’ai été estropiée et reconstruite sur plusieurs années. À dix ans, j’ai eu la maladie de Crohn. Donc j’ai vécu beaucoup d’hospitalisations, de hauts et de bas. Et ce qui m’a toujours tenue, c’était la création. Dans le lit d’hôpital, je pouvais continuer de créer, même si je ne pouvais plus marcher », confie-t-elle.

Selon elle, la création et l’art apaisent et font du bien. « C’est magnifique ce qui se passe dans mon studio. » La programmation des ateliers sortira en septembre prochain, indique-t-elle.


À mettre à l’agenda

Exposition Fleurs d’artifice

  • Quand : Du mardi au vendredi de 12 h à 19 h, et samedi et lundi de 10 h à 16 h; jusqu’au 24 août
  • Où : Bibliothèque Claude-Henri-Grignon; 555 boulevard de Sainte-Adèle, local 118, à Sainte-Adèle
  • Combien : Gratuit !

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