Un Laurentien au Salon du livre
Corbeau et Novembre, deuxième roman de Stéphane Achille
Gagnant du prix Robert-Cliche pour son premier roman, Balade en train assis sur les genoux du dictateur, le Bellefeuillois d’origine
Stéphane Achille lançait dernièrement son deuxième roman, Corbeau et Novembre. Accès l’a rencontré peu avant son passage au Salon du livre de Montréal, où il sera présent les 22, 23 et 24 novembre.
Corbeau et Novembre raconte en parallèle deux périodes saillantes de la vie de Charles-Alexandre-Dulong, directeur de l’équipe de rédaction de guides d’utilisation à la Société électronique. Obsessif-compulsif, Charles-Alexandre contrôle tout grâce à son «protocole» jusqu’au jour où, désarçonné par la mort de Suzanne, il commet une erreur.
Cette erreur et la mort de Suzanne, qui lui lègue le chalet de Corbeau et Novembre, le plongent malgré lui dans ses souvenirs de l’été 1984, l’été de ses dix ans, au cours duquel une série d’événements plus ou moins marquants dans son village natal forgera sa personnalité présente. Une personnalité dont les assises tremblent sous nos yeux à mesure qu’il remonte le cours du temps.
Questionner la société
Interrogé sur d’où lui est venue l’idée de Corbeau et Novembre, dans lequel la notion de contrôle est centrale, Stéphane Achille mentionne une observation qu’il s’est faite avant d’en entreprendre l’écriture. «Je suis entouré de gens qui ne veulent pas faire d’erreurs», dit-il avant d’ajouter qu’il se demande pourquoi ce trait de société est aujourd’hui si fort.
Sous-tendant tout le roman, ce questionnement trouve divers éléments de réponse dans le présent de Charles-Alexandre – notre époque obsédée par la sécurité –, mais surtout dans son passé. En effet, celui-ci fournit les clés permettant de comprendre comment il en est arrivé à tout contrôler, à ne plus vouloir faire d’erreurs, quitte à vivre une existence morne.
En contrepoint du présent de Charles-Alexandre, Stéphane Achille a choisi de situer l’été de ses dix ans en 1984, qu’il présente comme un tournant, celui de la fin de l’insouciance. Puisant à même ses souvenirs d’enfance à Bellefeuille, il recrée une période où, se rappelle-t-il, il était encore permis de faire des randonnées à vélo sans surveillance… et sans casque.
S’inspirer des gens
En plus de s’inspirer de ses souvenirs,
Stéphane Achille, qui affirme avoir besoin du contact avec les autres pour écrire, emprunte les histoires entendues à droite et à gauche – dans son entourage et dans l’actualité –, puis les met à sa main pour qu’elles s’intègrent à son récit.
C’est ainsi que les personnages de
Corbeau et Novembre sont nés d’une anecdote recueillie en écoutant un groupe d’amis en donner chacun une version différente. L’auteur s’est alors dit: «Si tout le monde a sa version de l’histoire, pourquoi ne pas inventer la mienne?»
Se décrivant comme une personne curieuse préférant écouter plutôt que parler, Stéphane Achille aime aller à la rencontre des gens. Ses lecteurs sont donc chaleureusement invités à lui rendre visite au Salon du livre.
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