(Photo : Josée Pilotte)

Geeneesium : combiner la science au rap

Par Marie-Catherine Goudreau

Geeneesium, c’est le titre du nouvel album d’un jeune rappeur originaire de Saint-Sauveur. Dans le milieu depuis déjà quelques années, Sean Donovan, sous le nom d’artiste de Lil Geenee, fait tranquillement son chemin sur la scène du rap anglais québécois, adoptant un style détaché aux influences américaines.

Depuis 3 ans, Lil Geenee travaille sur cet album composé de 10 chansons, dans lequel on retrouve plusieurs collaborateurs, notamment Yung Bleesh ou encore Playanights. Il s’agit de compositions originales, quelques-unes ont été écrites il y a quelques années pour un projet de fin d’école, alors que d’autres sont plus récentes, mais les thèmes de la science et de la physique reviennent souvent tout au long de l’album. En effet, le rappeur est aussi étudiant en physique au cégep et a l’intention de poursuivre jusqu’à l’université : « Ça serait mon rêve de pouvoir combiner les deux. Mon idole c’est le legendary guitarist Brian May du groupe Queen parce que first, c’est le guitariste d’un des meilleurs groupes de l’histoire, mais aussi parce que c’est un astrophysicien qui possède un doctorat. Moi, je veux être comme lui, ça serait malade ! » soutient-il en riant.

Astro/Intro

La physique est en effet autant présente dans sa vie que dans ses chansons, desquelles il y introduit des jeux de mots avec la gravité par exemple, ou encore, par le titre même de son album, Geeneesium. « J’étudie la science et plusieurs éléments du tableau périodique se terminent en « ium » : plutonium ou rubidium. Je me suis dit que j’allais prendre mon nom [Lil Geenee] et que j’allais créer une nouvelle molécule, Geeneesium. Je trouvais ça nice et ça ne s’est jamais vu. » La première chanson de l’album s’intitule par ailleurs Astro/Intro, dans laquelle le rappeur aborde des sujets vastes, mais aussi personnels, comme l’espace et son trouble d’attention et d’hyperactivité durant sa jeunesse.

Le rap anglais au Québec

Alors que le rap québécois commence à tailler sa place au Québec et dans l’industrie avec des artistes comme Fouki ou Loud, le rap anglais est écarté par la population, selon Lil Geenee, et c’est pourquoi il cherche à percer aux États Unis. « Il faut parler de ce problème au Québec, je ne suis pas le seul qui pense ça. Chaque année, au Gala de l’ADISQ, on se penche seulement sur les rappeurs francophones, alors que plusieurs jeunes Montréalais sont très populaires et talentueux, mais ils ne sont pas récompensés parce que leurs chansons sont en anglais. » Aux yeux du rappeur, c’est pour cette raison que les artistes anglophones en rap se dirigent vers un auditoire plus américain.

Enfin, l’album Geeneesium qui a déjà atteint les quelques 4 000 écoutes sur Spotify, est disponible sur toutes les autres plateformes de musique. Mais il faut se souvenir que la consommation locale, c’est aussi encourager les artistes québécois émergents, notamment en achetant leur album ou en se procurant des billets pour leurs spectacles, un message que Lil Geenee souhaite passer.

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