Un Sauverois fait redécouvrir Camilien Houde

Par cynthia-cloutier-marenger

Lancement du dernier roman de Robert W. Brisebois

Le 6 octobre dernier avait lieu le lancement de On dirait que je vous ai manqué – L’épopée de Camilien Houde, dernier roman du Sauverois Robert W. Brisebois, paru chez Hurtubise le 26 septembre dernier. Une occasion de redécouvrir un monument de la politique québécoise du début du 20e siècle aujourd’hui tombé dans l’oubli.

C’est dans une ambiance festive que s’est déroulé au Manoir Saint-Sauveur le lancement de On dirait que je vous ai manqué, roman historique de Robert W. Brisebois consacré à la personne de

Camilien Houde. L’auteur en a profité pour titiller la curiosité des lecteurs en relatant quelques hauts faits du coloré politicien aujourd’hui inconnu de la plupart.

Un politicien marquant

Député conservateur de Sainte-Marie, chef du Parti conservateur du Québec, membre de la Chambre des communes du Canada et maire de Montréal – élu à huit reprises! –, Camilien Houde (1889-1958) a pourtant marqué la politique québécoise de la première moitié du 20e siècle.

Son style flamboyant et théâtral – il citait allégrement Cyrano de

Bergerac dans ses discours – en faisait un orateur redouté de ses adversaires, au nombre desquels figurait Maurice Duplessis. Quant à sa prise de position en faveur du peuple montréalais, elle lui en a acquis l’amour inconditionnel, au point où les journalistes de l’époque l’avaient surnommé «Monsieur Montréal».

…Tombé dans l’oubli

Comment expliquer, alors, qu’il soit aujourd’hui si peu connu? Robert W. Brisebois met entre autres cette méconnaissance sur le compte de l’opposition à laquelle Camilien Houde a été confiné toute sa vie politique, même à la mairie de Montréal, alors dirigée par le conseil exécutif, qui lui était hostile.

Ainsi, malgré l’aide directe qu’il a apportée aux chômeurs pendant la Grande Dépression et ses prises de position contre la conscription lors de la Seconde Guerre mondiale, qui l’ont d’ailleurs amené à être emprisonné quatre ans sans procès, Camilien Houde n’a jamais eu l’occasion de faire adopter des mesures et politiques qui auraient marqué l’histoire.

Un personnage à réhabiliter

Le décrivant comme «captivant, généreux et sympathique», Robert W. Brisebois croit néanmoins que le personnage mérite d’être réhabilité dans la mémoire collective. Selon lui, «Camilien Houde est le dernier maire des Montréalais; les autres ont avant tout été des politiciens.»

M. Brisebois déplore par ailleurs le fait qu’aucun documentaire ou film n’ait été consacré à Houde, lui qui, de par son côté théâtral, ferait un personnage cinématographique haut en couleur. L’auteur mentionne notamment à ce sujet l’anecdote où le maire de Montréal, prenant un bain à l’hôtel de ville, a accueilli flambant nu deux banquiers venus lui réclamer de l’argent… En attendant qu’un tel film voit le jour, Robert W. Brisebois invite les lecteurs à prendre connaissance de l’«épopée» de Camilien Houde en lisant son roman, dont il nous assure que les faits historiques ont été respectés à la lettre! Un premier pas, peut-être, vers la réhabilitation d’un politicien à redécouvrir.

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