« Une artiste ne prendra jamais sa retraite »
Par Aurélie Moulun
Après 40 ans de carrière comme artiste-peintre, Pauline Paquin est aujourd’hui à la retraite. Cela ne fait pas en sorte qu’elle ait moins de projets, au contraire ! Sa passion pour la peinture ne s’est pas estompée avec le temps. Retour sur son parcours.
Pauline Paquin réalise encore aujourd’hui des peintures qui sont notamment exposées à la galerie d’art Béliveau à Saint-Sauveur, une galerie qu’elle affectionne particulièrement. « Visiter cette galerie c’est vraiment l’idéal puisque mes deux styles artistiques y sont présentés. Le style plus paysage et un nouveau style plus imaginaire », explique-elle.
Le style « paysage » de Pauline Paquin est celui qu’on lui connait depuis longtemps. Des scènes en mouvement, souvent l’hiver, où l’on voit des enfants sans visage. Ce style enfantin, taquin, naïf et même maladroit lui appartient.
« Quand les gens voient une de mes œuvres, ils savent elle est de qui. Ils reconnaissent le style et ils savent que c’est du Pauline Paquin. Malgré les années et mon évolution, le style et l’essence de mes œuvres sont restés les mêmes », souligne l’artiste.
Elle travaille également à réaliser une œuvre qui se retrouvera en page couverture du livre pour le 100e anniversaire de la Municipalité de Piedmont.
Du Pauline Paquin version passe-temps
En plus de pouvoir admirer ou acheter une œuvre de Paquin dans une galerie par exemple, les amateurs peuvent également découvrir ses œuvres à travers sa collection de casse-tête.
« Ça a commencé vers les années 2000. Pierre Belvédère m’a approché pour faire des casse-têtes avec mes œuvres et j’ai trouvé ça vraiment le fun ! Il dit même que je suis son meilleur vendeur », lance-t-elle en éclatant de rire.
En entrevue téléphonique, elle ne cache d’ailleurs pas qu’elle prend plaisir à réaliser elle-même ses propres casse-têtes ! Pauline Paquin convient du fait qu’il y en ait des plus faciles que d’autres à faire, mais cela ne l’influence pas quant à ses prochaines créations.
Le rêve d’une autre époque
Cela fait plus de 40 ans que Pauline Paquin vit de son art. Encore aujourd’hui, bien qu’elle peigne moins, elle soutient qu’elle continue à très bien vivre. Si l’on remonte quelques années en arrière, elle avoue qu’elle aurait « aimé aller plus loin ». « J’aurais voulu percer à New York, aux États-Unis. Je pense qu’un artiste, par définition, ça veut être exposé à travers le monde. Mais c’est difficile de percer dans d’autres pays. Les galeries avaient commencé à tourner vers l’art abstrait. Alors que moi, je suis dans l’art figuratif. » Sa forme d’art ne correspondait plus à ce que recherchaient les galeries à l’époque.
D’ailleurs, elle souligne que son art n’était pas tout-à-fait international. « Plusieurs de mes œuvres représentent des scènes en hiver où des enfants font des batailles de boules de neige ou jouent au hockey, notre sport national. En même temps on comprend que si tu envoies ça au Maroc, ça ne pognera pas », dit-elle en rigolant. Ainsi, non seulement la forme d’art, mais aussi le sujet de ses tableaux consistait en un défi de taille pour entrer sur le marché international de l’art.
Finalement, Pauline Paquin souligne qu’elle ne pourrait être plus heureuse. « J’ai eu une belle carrière. Je suis heureuse de ce que
j’ai vécu. J’ai réussi à rendre des gens heureux avec mes tableaux. C’est le plus important », confie-t-elle.