Une exposition, quatre artistes, deux disciplines

Par Martine Laval

Musée d’Art Contemporain des Laurentides

Le Musée d’art contemporain des Laurentides (MACL) célèbre le printemps, en offrant jusqu’au 9 juin, la peinture et la photographie en duo. -Martine Laval

Dans Monstration, Manon Pelletier adhère au «Manifeste contre l’accumulation d’art», un mouvement du  milieu artistique qui conscientise sur le nombre incommensurable d’œuvres dans le monde, à la pertinence de la conservation de chacune d’elles, et à la responsabilité qu’a l’artiste de trier ses créations, permettant ainsi une réflexion profonde sur la trace artistique significative à laisser en héritage. Manon Pelletier, peignant depuis 25 ans, prend à cœur cette prise de conscience, et découpe ses œuvres dont l’inspiration et l’humeur du moment ne résonnent plus en elle de la même façon. Découpées par couleurs et formes variées, elle sacrifie ses toiles, en garde des fragments qu’elle classe, et elle recrée dans un tout autre contexte, des œuvres nouvelles,

démontrant son chemin parcouru, sa vision modifiée. À travers peinture, collage, impression numérique, couleur ou noir et blanc, les états d’âme de ses personnages s’exposent. Tracanage de

Raymond Aubin, présente à plat, les panoramas que la photographie numérique permet désormais. De grandes lisières, tels des rouleaux chinois déroulés, introduisent un récit que l’on regarde par sections, mais qui mises bout à bout représentent une scène urbaine. Puis dans le sens de la hauteur, ses images décalent et inversent l’humain et l’architecture, offrant à hauteur des yeux, ce qu’on ne voit normalement qu’au nadir ou au zénith. Puis à la question: «Comment rejoindre les deux bouts d’un panorama pour en faire un 360° sans début ni fin?», on trouve la question suspendue.

Paysages de nuit de Jean-Marcel Dumontier fait la démonstration que la nuit n’est pas opaque. Que ce soit le reflet de la lune sur l’eau, les étoiles dans le ciel, la lumière de la ville éclairant les cieux, l’artiste se fait l’observateur de ce qui nous entoure en faisant usage de l’encre de Chine, du goudron et de l’époxy sur un support de toile ou de bois. Sombre, texturé, noir et rouge avec subtiles touches de couleur, le monde de la nuit se dévoile.

Claude Guérin a pris Pignons sur glace en photographiant les cabanes à pêche, véritables villages sur glace d’une architecture de récupération. Celui que les graffitis dans les ruelles, les vieux garages le long de la route, les hangars de fond de cours inspirent, a fait de ses photos de cabanes, une suite unique de petits trésors saisonniers d’une grande originalité, nous transportant en d’autres lieux, en d’autres temps… tout en étonnement.

Une exposition, trois artistes – Pelletier, Aubin, Dumontier – jusqu’au 9  juin  

Un en prime – Claude Guérin – jusqu’au

26 avril.

Ouvert du mardi au dimanche de 12h à 17h.

MACL  101, Place du Curé-Labelle

Saint-Jérôme, 450-432-7171

www.museelaurentides.ca

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