Des citoyens de Val-David veulent mettre «la pédale douce»

Par Éric-Olivier Dallard

À quelques jours d’intervalle du forum sur la mobilité urbaine, une poignée d’artistes et de visionnaires de Val-David ont lancé l’idée de construire un autobus à pédales dans l’espoir de mettre un frein au trafic automobile dans le village. Quoiqu’il semble à première vue farfelu, le projet perd de son utopie quand on sait que son instigateur est à l’origine du Centre d’expérimentation des véhicules électriques du Québec (CEVEQ). Avec force données et statistiques, Claude Mainville, ex-employé de la CSN et instigateur de maints projets sur l’électrification des transports, a d’abord voulu tâter le pouls auprès d’amis et de connaissances, dans un café de Val-David. À sa grande surprise, une cinquantaine de curieux étaient présents et plus de la moitié d’entre eux ont manifesté leur intérêt à faire partie de la future coopérative «La pédale douce», qui sera chargée de concrétiser le projet. «Il y a 800 millions d’autos sur la planète, a lancé l’écologiste. On en prévoit 2,5 milliards en 2030. Au Québec seulement, 40 % des émissions de gaz à effet de serre proviennent des transports. Ce projet artistique communautaire sera rassembleur et pourra facilement s’exporter ailleurs en province.» Ginette Lavoie, membre de Villages en santé, a aussitôt proposé qu’on fasse un exposé auprès de ce réseau.

L’idée de cette nouvelle «mascotte» suscite déjà l’engouement chez plusieurs artistes et résidents du village. Ceux-ci y voient une façon de se réapproprier l’espace public et de renouer avec la notion de partage. «C’est une voie d’avenir» a lancé René Derouen, qui déplorait le fait que le stationnement pour ses « jardins» ont atteints cet été leur point de saturation, malgré les navettes qui font l’aller-retour du village au site de la Fondation. «Non seulement les artistes arrivent à des solutions, a renchéri Guy Montpetit, mais ils sont des leviers économiques. C’’set toujours l’aavidité qui esst au poste de commande.»
«Une fois que les gens seront regroupés, le projet pourra débouler sur une foule d’autres choses, a expliqué Stéphane Schwab, spécialiste dans la mise sur pied de coopératives. L’utopie, c’est de penser qu’on va pouvoir continuer à se construire en montagnes et d’avoir une ou deux véhicules stationnés devant la maison.» Sans vouloir jeter de l’ombre sur le projet, l’inventeur du moteur-roue, l’éminent physicien Pierre Couture, s’est permis d’émettre quelques réserves sur la faisabilité du projet. «J’ai une petite surprise pour lui, a répliqué Claude Mainville d’un ton moqueur. Il y a présentement des échanges avec les Pays-Bas, l’Australie et la Beauce et nous d’autres partenaires viendront sûrement se joindre à nous. L’important dans l’électrification des transports, c’est de développer des projets pour le peuple, et non pas des limousines électriques.»

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