Louis-Athanase serait fier de Val-David…
Par Rédaction
Le 30 juin 1944, Saint-Jean-Baptiste-de-Bélisle, devient Val-David en l’honneur de Louis-Athanase David et de son fils Paul. Louis-Athanase avocat, homme politique et maître d’oeuvre de la première politique culturelle québécoise spécifique, et son fils Paul, médecin spécialiste en cardiologie, fondateur de l’Institut de cardiologie de Montréal. Voilà deux parrains exceptionnels pour un village des Laurentides.
Louis-Athanase était le fils de Louis-Olivier David, historien, avocat, homme politique, tandis que sa soeur Simone-David Raymond, fut la fondatrice de l’hôpital Marie-Enfant.
Le palmarès de la famille David n’est toutefois pas complet sans mentionner leur petite-fille, Françoise David, militante féministe et alter mondialiste, fondatrice de Québec solidaire.
De nos jours le prix Athanase-David est la plus haute distinction remise à un écrivain au Québec.
Un village qui chemine brillamment
Ce qui nous conduit par voie de conséquence à vous présenter le village de Val-David dans son cheminement culturel puisque de l’ancêtre de la Butte à Mathieu en passant par les créateurs associés avec un support financier et moral des autorités municipales, Val-David est devenu, au fil des décennies, un village à l’image de Louis-Athanase David.
Rappelons que tout intellectuel qu’il était, Louis-Athanse était aussi un amateur de sport et qu’il fut le président du club de hockey Canadien, nul doute que le parc linéaire, le ski de fond, l’alpinisme, le parc Dufresne, l’aurait séduit.
Fondateur de l’orchestre symphonique de Montréal il aurait aussi apprécié ce foisonnement d’artistes et de créateurs en tout genres présents de nos jours dans le village.
C’est pourquoi nous vous présentons ici quelques artisans, artistes et créateurs représentant une partie de ce milieu dynamique du village de Val-David…
Une culture vivante qui puise à des racines profondes…
Notre première rencontre fut celle de Thomas Bec, artisan ferronnier d’art, qui pourrait paraphraser l’auteur Stéphane Mallarmé pour qui «un coup de dés jamais n’a aboli le hasard».
En effet sa carrière prit naissance dans des circonstances particulières.
Alors qu’il accompagnait un ami à la recherche d’un emploi et que celui-ci rencontrait un professionnel orienteur, il se vit demander par ce même orienteur:
– Et vous monsieur Bec avez-vous un domaine qui vous intéresse?
– Oui, les métiers de la forge, de la sculpture ornementale».
– Justement un monsieur Joseph Bergot cherche un apprenti à sa boutique, voici ces coordonnées…
Et c’est ainsi qu’en accompagnant un ami à la recherche d’un emploi il trouva sa voie et après quatre années d’apprentissage auprès de l’artisan Joseph Bergot, bien connu dans les Laurentides pour ses magnifiques oeuvres d’art, qu’il acquit une maîtrise suffisante pour ouvrir boutique après quelques passages obligés auprès de différentes industries et devint son propre patron. Sa réussite, liée à la qualité de son travail, est liée aussi au bouche à oreille véritable publicité gratuite, qui devint sa carte d’affaires. Monsieur Bec se qualifie de technicien et d’artisan et offre à ses clients des créations utilitaires. Il travaille beaucoup en collaboration avec des décorateurs qui sont à la recherche d’un artisan ferronnier pour combler des besoins particuliers, ce que monsieur Bec peut leur offrir puisque son service est plus rapide et moins coûteux que certains objets que l’acheteur croit devoir à tort se procurer impérativement en Europe. Tout en recevant un profit appréciable il offre à la surprise de plusieurs une petite mondialisation façon maison, supérieur à la plus grande entreprise, souvent menottée aux frais des intermédiaires. Bref un artisan créateur bien à l’aise dans son travail dont il ne recherche ni expansion démesurée ni profit gargantuesque mais stabilité et réalisations. En ce sens il rejoint quelques paroles de Gilles Vigneault extraites de sa chanson Fer et titane: «Nous avons la jeunesse et les bras pour bâtir. Nous avons le temps presse, un travail à finir, nous avons la promesse du plus brillant avenir».
Dans ce milieu convivial qu’est Val-David voilà que nos pas nous conduisent au Café-bar le Mouton noir, héritier de la boîte à chanson de la Butte à Mathieu. Déjeuner et dîner en journée, boîte à chansons en soirée, terrasse des plus agréables, etc…
Les artistes et artisans y sont nombreux et chance, ou coup de dés… nous y rencontrons le collectif féminin sortie 76, tout à sa mise en place d’une exposition de photos «Paroles de seins», qui y fut présentée la semaine dernière.
Nous avons aussi rencontrer un artisan fort éloigné des lieux communs mais dont la spécialité est liée étroitement avec l’art et le patrimoine: le taxidermiste Noël Dubois. Dans les années 1970, alors qu’il s’était inscrit à un cours de guide de chasse et de pêche dans une pourvoirie, cours chapeauté par le gouvernement, son attention fut attirée par un cours de taxidermiste, c’est-à-dire la naturalisation des animaux. Il s’inscrivit au cours donné par le sculpteur Leonardo Fachinni, ce cours d’une durée de 6 mois à temps plein, axé sur les naturalisations des poissons, des mammifères et des oiseaux, orienta sa carrière et après 3 ans de partenariat, il débuta comme sous-traitant notamment en spécialisation sur les poissons. Son expertise et de son professionnalisme bien établis, il ouvrit boutique ce qu’il lui permit de bien gagner sa vie avec son art, car il s’agit bien d’art, autrefois on empaillait les animaux, (paille) de nos jours les techniques, le plâtre, le pré-moulé, les compositions et le talent, permettent de créer des oeuvres en redonnant vie à ces animaux. La clientèle de M. Dubois est internationale, du Québec bien sûr, mais aussi de France, Belgique, Finlande, Tchéquie, Venezuela, etc. De son atelier de Val-David où pêcheurs, chasseurs, trappeurs ou encore simples citoyens lui apportent des animaux tués dans divers accidents naturels ou environnementaux, monsieur Dubois après les avoir photographiés pour préserver leurs couleurs premières et leurs attitudes particulières met ses techniques à profit et contribue à sauvegarder le patrimoine nature. Contrairement à certaines idées préconçues ou de bonnes âmes contestent cette forme de préservation qui pourtant est éducationnelle tant pour son apport aux musées que pour le collectionneur privé. De l’ours à la martre, de l’écureuil au héron en passant par le lynx et le caribou, M. Dubois exerce un métier non conventionnel, complice de la beauté de la nature québécoise.
Il rejoint peut-être la pensée de Jean de Lafontaine qui disait «Je me sers d’animaux pour instruire les hommes». Au 1853 Lavallée, Val-David 819-322-5421 www.taxidwemie.com.