Un centre de 120 M$ pour stopper le décrochage des jeunes

Par Éric-Olivier Dallard

Ils se présentent comme étant des champions. Ils sont visionnaires et n’ont qu’un but: offrir le maximum aux jeunes des Laurentides afin qu’à leur tour, ils deviennent des exemples à suivre. Portrait d’une belle utopie.

On avait fait les choses en grand. Quelques minutes avant la fin de la conférence de presse, les gens commençaient à affluer au chic resto-bar Onyx de Laval. Ils allaient bientôt être près de 700 cents à avoir déboursé 100$ pour venir prendre un verre et déguster quelques amuses-gueules en compagnie des Stéphane Rougeau, Bruni Surin, Annie Dufresne et autres vedettes du sport et de la télé venues appuyer ce projet novateur: un complexe sportif et culturel destiné aux jeunes athlètes en devenir.

Pour ce faire, une pléiade d’entraîneurs et de spécialistes d’options sports-études. Parmi eux, un policier qui fait dans la prévention des drogues, une directrice d’école, un directeur-adjoint mais tous, sans exception, athlètes avant l’heure. Pour chapeauter le projet, nul autre que l’ancien maire, préfet et président de la Conférence régionale des élus, Robert Poirier. Et, surprise, il ne s’agit pas de l’idée folle d’un groupe de promoteurs en mal de profits, mais bien d’un organisme à but non lucratif, ce qui permettra de faire fructifier le projet en y réinjectant tous les surplus. Pas étonnant que Loto-Québec et le Cirque du Soleil se montrent sceptiques… Imaginez. Un stade de baseball de 5000 sièges, un terrain de football, un autre de soccer, un forum-amphithéâtre pouvant accueillir jusqu’à 8500 spectateurs (vous avez bien lu), un centre multi-sports pour l’athlétisme et l’escalade, grâce à un plafond de 80 pieds de hauteur (la norme est de 65), un terrain de tennis avec trois faces escamotables pour être «dehors» trois saisons durant et profiter pleinement de l’air extérieur et de la lumière du jour. Sans compter une clinique sportive, un hôtel, une école… Le tout construit à même un complexe pour le moins original, le Lac Mirabel. C’est du moins le rêve du coordonnateur Robert Poirier, quoique le gestionnaire de la construction, Éric Boulay, n’écarte aucun des cinq sites envisagés pour l’instant. Et vu l’ampleur du projet (120 M$), c’est à se demander si ce n’est pas ce complexe haut de gamme qui fera vivre l’un d’entre eux ou l’inverse.

Aux grands maux les grands moyens

Avec des taux de décrochage qui frôlent les 50% chez les garçons dans les Laurentides, il fallait un projet de cette envergure, estime le groupe. «On a le plus beau territoire, mais on n’a pas d’infrastructures pour notre jeunesse», explique le président Manuel Moreau, qui est également entraîneur et gestionnaire pour les Vikings des Laurentides Midget AAA et fondateur du programme sports-études hockey de l’école St-Gabriel. Le responsable du financement Sylvio Gaudreault s’est lancé dans le projet après que sa fille l’ait supplié de faire quelque chose pour ramener les jeunes à l’école, «C’est un projet qui va réussir parce qu’il est fait pour la communauté.» Le groupe aurait souhaité faire coïncider la première pelletée de terre au 100e anniversaire du Canadien, mais considère qu’il est plus réaliste d’envisager la construction autour de 2010.

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