ZENN délaisse l’assemblage de véhicules électriques
Par nathalie-deraspe
La ZENN, ce petit bolide duquel tant de gens fondaient leurs espoirs, ne sera plus. À compter du 30 avril 2010, l’usine d’assemblage de Saint-Jérôme mettra un terme à sa production. La direction de l’entreprise entend se concentrer sur la fabrication de batteries et les groupes turbo-propulseurs.
La nouvelle était dans l’air depuis déjà quelque temps. Le 24 septembre dernier, un communiqué interne annonçait à demi-mots ce repositionnement. La compagnie Feel Good Car a réitéré son intention en début de semaine, en laissant clairement savoir qu’on allait dorénavant miser sur le potentiel du groupe électrogène et les super condensateurs développés par EEStor.
On le sait, sans une augmentation substantielle de son autonomie routière, la ZENN était vouée à l’échec et ce, malgré un nombre impressionnant de clients potentiels. La plupart d’entre eux y voyaient là une solution idéale à leurs petits déplacements.
Lors de son dévoilement officiel en 2008 à Saint-Jérôme, les gens faisaient la file pour s’inscrire pour une commande ou obtenir davantage d’informations à son sujet. Sympathique à souhait, la ZENN, pour «Zero Emission No Noise», se laissait agréablement conduire et l’expérience du silence de l’habitacle faisait oublier sa suspension cahoteuse et ses nombreux défauts. Mais leur rêve n’aura été que de courte durée. Cela dit, l’entreprise torontoise promet aux rares clients canadiens de continuer à leur offrir pièces et service après-vente.
De Saint-Jérôme au Michigan
Ian Clifford ne se doutait sans doute pas qu’en s’associant avec Eestor, une compagnie américaine basée au Texas, l’idée de révolutionner le marché de l’automobile allait se résumer en un mot «énergie». L’avenir de l’usine de Saint-Jérôme est menacé, pôle technologique de transport avancé ou non. À preuve, dans une lettre datant du 29 juin, le congressiste Mark Schauer affirmait avoir approché le Département de l’Énergie pour trouver des fonds visant à créer un centre de recherche et de développement pour la commercialisation de la nouvelle génération de véhicules électriques dans l’État du Michigan. Un tel projet répond en grandes parties aux ambitions de Barack Obama, qui entend justement investir dans les énergies vertes et renouvelables au cours de son mandat. En comparaison, la petite tape dans le dos de la ministre Julie Boulet paraît bien timide, comme geste d’appui.