Plus vert chez le voisin
Par daniel-calve
J’aime mieux vous prévenir tout de suite, les quatre prochaines chroniques seront légères comme des vacances d’été. On met au rancart la politique et tous les faits divers pour surfer sur les faits d’été. Au moment où j’écris, l’orage tambourine à gros grains. Tonnerres et éclairs jouent ensemble. Un temps infâme. Pas grave, comme la majorité le dit : ce sera bon pour mon gazon. Nous y voilà. Je n’en reviens jamais à quel point certains maniaques de la pelouse se démènent pour que leur parterre soit im-pec-ca-ble. Ce petit brin est devenu au Québec une vache sacrée. Pas pour tous, heureusement. Comment se porte le mien ? Mettons qu’on le laisse pousser dans sa croissance personnelle et que je ne fais pas une poussée d’urticaire parce qu’une mouffette est venue manger des vers blancs.
Un petit test
Si votre voisin décidait de ne plus tondre son gazon le reste de l’été, que feriez-vous ? Vous lui achèteriez une chèvre ? Vous lui passeriez le message subtilement ou plus directement via Facebook ? Une pétition dans le quartier peut-être ? Pour finir par aller le voir directement pour lui offrir de le tondre son maudit gazon. Ça sent l’antidépresseur… Mais en général, l’homme aime s’acquitter de cette tâche sous les chauds rayons et sentir ce parfum bucolique de l’herbe fraîchement coupée.
Je vise juste le milieu dans ce sens qu’une pelouse mal entretenue n’est guère plus belle à contempler, je vous le concède. Mais pourrait-on éviter certains pesticides dont l’origine du mot doit être peste et homicide ? Tenez, au mois de mars dernier, le printemps ne s’était pas encore montré le bout de l’orteil que j’avais déjà accroché à ma porte, une pub qui annonçait que le docteur Gazon était prêt à venir prendre le pouls de mon parterre. Qu’est-ce qu’elle a ma pelouse, doc ? Elle fait de l’acné terrienne ? Vous désirez faire disparaître ses boutons qui poussent et que l’on nomme généralement pissenlits ? Vous avez quelque chose contre ces magnifiques fleurs jaunes ? Vous tenez réellement à venir soigner mon terrain ? Chanceux mon gazon! Pas besoin d’attendre des mois pour se faire opérer!
Et le bruit
Un jour d’été parfait, c’est lorsque le soleil brille, que les oiseaux gazouillent et que la tondeuse est en panne. Cette pensée n’est pas de moi. Mais je sais que son vroum vroum risque d’en déranger certains. S’agit ici du gros bon sens. L’une de mes proches a déjà eu droit à un connard de voisin qui passait sa tondeuse à 23 heures avec une lampe frontale! Certaines villes réglementent le moment où l’on peut ou non tondre la pelouse. On est rendu là.
Une année, pour l’événement du Grand Prix de la Formule 1, on a teint le gazon! Imaginez un col bleu qui arrose en vert, il y a de quoi nous mettre en colvert… Chère herbe malmenée : on la rase, on la coupe, on la piétine et…on la fume. On s’en occupe comme si c’était notre enfant. Même que je dirais qu’elle se porte mieux que nos rejetons. C’est normal, on passe plus de temps en sa compagnie. Ah non Mimi tu ne vas pas recommencer! Et vous aurez donc raison!