Qu’est-ce qu’on mange ?

Par Mimi Legault

Dès que l’on arrivait de l’école, c’était la première question que l’on posait à nos mères : qu’est-ce qu’on mange? Dans les années ’60, la plupart ne travaillait pas à l’extérieur. Une chose m’a toujours frappée : la moitié de la terre se meurt de faim alors que l’on tente d’empêcher l’autre de devenir obèse. C’est d’un non-sens. Ça, c’est une vue d’ensemble parce qu’ici même au Québec, des familles manquent de nourriture. Si l’inflation se poursuit et si le prix des aliments continue de monter, on devra faire de la Guignolée un événement mensuel… Avez-vous remarqué qu’on paie toujours deux fois plus cher les denrées qui ont moitié moins de calories?

Quel lien avez-vous avec la nourriture? En plus d’être allergique à la caféine, je le suis également aux fameuses diètes. Grande intolérance pour les régimes. Pas capable. Je n’aime pas les privations. Je préfère la modération qui a bien meilleur goût (pub de la SAQ). Sauf qu’à force de tempérer mes portions, je suis devenue une excessive de la modération! Personnellement, je trouve que les gens dans l’ensemble mangent trop et parfois, n’importe quoi. Ils se fast-footisent. Un gourou qui prétendait vivre sans manger fonda une secte. Lorsqu’un membre le surprit à manger un hamburger et frites, le gourou répondit : mais on ne peut pas appeler ça de la nourriture! Certains sont de l’ancienne garde : il faut terminer son assiette sinon, pas de dessert. Sauf que je me dis que la poubelle n’engraissera pas, elle. Un ancien ami avait cette mauvaise habitude d’avoir les yeux plus grands que la panse, il s’en vantait : moi, je bouffe cinq bouchées, j’en rote six…

Bon appétit…

L’alimentation est avant tout une question de santé; notre espérance de vie s’accroîtrait beaucoup si les légumes à la vapeur étaient aussi appétissants que les frites. Il y a bien des façons de maigrir :  comme toujours manger avec des baguettes. Ou bien, essayer de manger que les jours où les nouvelles sont bonnes… Surtout par les temps qui courent! Vous voulez paraître plus mince? Côtoyez une personne plus grosse que vous! Une de mes amies ne se nourrit que de salade (ou presque). Elle ne mange pas, elle broute! Mais quel courage!

L’une de mes anciennes compagnes de travail suivait une diète très stricte pour perdre du poids. Elle poussait même le zèle jusqu’à ne plus passer devant sa pâtisserie favorite pour éviter toute tentation.

Un matin, elle était arrivée avec un gros gâteau au chocolat. J’étais prise, avait-elle dit, dans un embouteillage et j’ai été obligée de passer devant la pâtisserie. L’étalage était rempli de gâteaux! Ça ne pouvait pas être un hasard. Alors, j’ai fait une prière : Seigneur si vous voulez que j’achète un gâteau, faites que je puisse me garer juste en face de l’entrée. Eh bien, après avoir fait huit fois le tour du pâté de maisons, j’ai trouvé une place!

J’ai un faible pour ceux et celles qui adorent cuisiner. Je les trouve plus sensuels, plus près de la vie. J’aimais bien observer ma mère préparer sa soupe aux légumes. Une odeur insolente se propageait dans toute la maison.

Croyez-le ou non, ça me procurait une certaine paix de l’âme. Est-ce que cela venait de ses épices salées du Bas du fleuve ou de ses gestes de délectation répétés à tout bout d’champ? Sa soupe aux légumes nous tenait au corps, nous assurait-elle. Par contre, je n’ai aucun attrait pour ce qu’on nomme la cuisine nouvelle. Celle qui ressemble davantage à un laboratoire qu’à une simple cuisine du terroir bonne et délectable.

Je mange de tout sauf les huîtres. C’est L.P. Farque qui a dit : « J’adore les huîtres, on a l’impression d’embrasser la mer sur la bouche. » N’empêche que le premier qui a tenté de manger ce produit s’est montré vachement audacieux! Pour terminer, il paraît que les lectures qui se vendent le mieux sont les livres de recettes et ceux sur la sexualité. Je vais donc bientôt écrire un livre de recettes osées. Me lirez-vous?

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