ALL NEW CAN EAT 24 NOVEMBRE 2010
Par yves-guezou
Chroniqueuse gastronomique
Après cinq ans d’agapes et de délicieux services, je suis contraint de passer la louche. Pour des raisons d’éloignement géographique, je rends mon tablier vis-à-vis de la chronique gastronomique, ses charmants restaus et boutiques. C’est désormais Martine Laval qui visitera pour vous les nombreux établissements à vocation gourmande des Laurentides. Élevée parmi les chaudrons et les épices, sa personnalité pétillante saura charmer les restaurateurs et c’est avec style et énergie qu’elle vous décrira ses expériences gustatives. Bon vent Martine!
«Euh, c’est pas une larme que je vois sur le coin de ton œil Yves?
Hein? Non, c’est juste une poussière qui me gosse…»
Haïti en détresse
J’en parlais dans mon AllNew du 10 novembre: Chronique d’une tragédie annoncée, Haïti souffre et meurt un peu plus chaque jour. Et si ce n’est pas dans l’indifférence totale, le manque de moyens que les grands de ce monde se donnent, on se croirait impuissants à faire quoi que ce soit pour contrer ces fléaux. J’écris bien fléaux au pluriel car, si la nature y met du sien, le facteur humain intervient pour une grande part dans les causes de ce désastre. Oh bien sûr l’aide et l’action existent, sur place et ailleurs. Levées de fonds et envois d’aide participent à soulager un peu la misère. Avec ses faibles moyens et une forte détermination, un de mes amis, ici à Montréal, organise une soirée poésie avec des noms connus de la communauté haïtienne. C’est sa force à lui. Ma force à moi ce sont les mots et les jeux que l’on peut faire avec. Je vais donc faire une levée de conscience: «Haïti téléphone maison, est-ce que tu macoutes?»
Jeux du cirque médiatique
Plusieurs maires de notre Belle Province se retrouvent, à leur grand détriment, sur le devant de la scène médiatique avant qu’elle ne devienne judiciaire et j’imagine qu’une certaine partie immergée de l’iceberg des municipalités doit serrer les fesses en ce moment, les journalistes sont en chasse. C’est avec le mot outragé écrit sur le front que nos élus viennent défendre leur virginité, en matière de collusion, chez les Larocque-Lapierre de ce monde. Et de promettre preuves, factures et chèques à l’appui de leur innocence bafouée. Fiouuu, nous voilà rassurés! Une chance que les jeux comptables, entre les divers intervenants, n’ont pas encore été inventés!
Cas unique?
Ça bouge dans la communauté de Baie-Saint-Paul alors que son hôpital ne répond plus aux normes de sécurité en matière de séisme. Je comprends que le gouvernement veuille prendre soin de sa population et de ses édifices publics mais pourquoi tant de précipitation dans le besoin de démolition. Construit en 1928, le bâtiment ne présente, hormis son âge vénérable, aucun signe de faiblesse, on bâtissait solide dans le temps. Ce ne sont pas les conditions sismologiques dans la région (la plus à risque de la province selon les études) qui ont changé, juste les normes imposées par la machine fonctionnariale. Et, tout hôpital qu’il est, ce bâtiment abritant de nombreuses personnes constitue-t-il un cas unique dans la catégorie danger pour la population en cas de séisme? S’il fallait détruire tout ce qui se maintient sous la norme de sécurité, l’industrie de la corruption… de la construction pardon, n’aurait plus de soucis d’agenda pour des dizaines d’années. Monsieur Bolduc, on prend-tu le risque de laisser tourner l’hôpital encore quelques années, le temps d’en construire un autre dans le même temps? T’en a pas trop en service des hôpitaux que je sache!
Igloo de luxe
J’écoutais dernièrement une publicité radio concernant un véhicule haut de gamme (Lexus mais je ne suis pas sûr) et, parmi les avantages cités, 47 coussins gonflables dédiés à la sécurité des occupants. 47 coussins! En cas de choc, reste-t-il de la place pour que les passagers respirent dans l’habitacle? Si vous voyez un igloo sur le bord de la route prochainement, ben il ne sera pas forcément fait de neige, ça peut-être une Lexus qui vient d’avoir un accident.
Une enquête = échec
Je suis totalement contre la mise en place d’une enquête publique sur le milieu de la construction! Ça va donner quoi? On va trouver que les présumés coupables sont vraiment coupables, on va les virer du gouvernement et de leurs postes de pouvoir et après. Eh bien après on va mettre à leur place d’autres politiciens ou ciennes qui, une fois au pouvoir, vont recommencer exactement la même chose ou sous des formes similaires pour donner le change. La façon dont notre société fonctionne ressemble aux règles du jeu d’échec: on sacrifie des pions puis s’il le faut un fou, une tour, une reine pour arriver à ses fins. C’est pas une commission d’enquête qu’il faut, faut carrément virer le jeu d’échec!