C’est arrivé près de chez vous…
C’est l’aberration et l’incompréhension qui me poussent à rédiger cet article aujourd’hui afin de vous faire partager un cas de situation d’urgence qui peut arriver à tout le monde et, qui je suis sûre n’est pas un fait inusité… Cette histoire touche des amis, que je considère comme de la famille.
Une mère et son fils de 39 ans souffrant à la base d’une légère schizophrénie cohabitent ensemble depuis plusieurs années. Mais cela fait déjà quelques mois, la routine devient problème sur problème, qui atteint la santé mentale de cet homme, ne voyant pas l’emprise de certaines personnes néfastes, qui auront aucun scrupule à le manipuler de façon diabolique malgré tout l’amour déployé autour de lui par des gens bienveillants.
Et, tout commence à basculer en milieu de semaine dernière. Cette mère de 65 ans, qui souffre depuis peu d’une réminiscence d’une grave maladie, fait face à un flot de haine et d’injures provoqués par un trop plein d’émotion, que sa maladie ne peut supporter.
La détresse de la situation est à son comble pour cet homme fragilisé, voyant comme seul remède, une tentative de suicide. Les secours sont appelés par une mère submergée par l’angoisse et la culpabilité. Il est amené d’urgence à l’hôpital où on espère que tout va se passer pour le mieux et qu’enfin, il recevra l’aide dont il a besoin depuis des mois.
Mais le lendemain, c’est le coup de théâtre, on lui donne son bon de sortie alors que son envie de mettre fin à ses jours est omniprésente. Une amie le prendra chez elle pour en arriver à ce qu’il s’enfuit… Personne ne sait où il est… Des coups de téléphone sont donnés un peu partout… jusqu’au moment, en promenant mon chien, je le vois déambuler au milieu de la rue. J’avertis de qui de droit, un ami le rejoindra pour ensuite le transporter de nouveau à l’hôpital, entre-temps, on essaye de joindre le CLSC et le centre de psycho-santé, pour s’entendre dire que rien ne peut être fait contre son gré. L’état physique et mental de sa maman est au bord du gouffre, c’est le noir total…
Le lendemain, celle-ci m’annonce, qu’il sera libéré dans la matinée. Dans ses paroles, je sens que ses forces la lâchent, il a toujours en tête, le suicide. Elle me confie, tout son dé-sespoir, elle suivra son fils si il commet l’irréparable… Et elle raccroche la ligne…
Je la rappelle encore et encore mais pas de réponse… Je compose le 911, explique la situation depuis le début… Ils vont se rendre sur place.
Devant ce néant, qui caractérise cette situation, vient en moi les réflexions suivantes : dans quel genre de société vivons-nous? Quel est exactement le rôle du service de santé?
Que traduit le comportement hospitalier dans ce cas de figure, pourrait-on nous informer vers qui ou vers quoi, nous serions sûrs d’obtenir l’aide adéquate…
Au moment où j’écris ces lignes, mon amie a été admise à l’hôpital, son fils est recherché par la police, en raison de son état suicidaire. La Sûreté du Québec ne comprend pas la conduite du service d’urgence de St-Jérôme, de laisser partir un patient, qui est un danger pour lui-même…
– Nathalie Daragon, Piedmont