Des réfugiés bouthanais font de Saint-Jérôme leur nouvelle terre d’accueil

Par nathalie-deraspe

Des accords internationaux signés notamment par le Canada, l’Australie, les États-Unis, le Danemark et la Norvège, font de Saint-Jérôme une terre plutôt chaleureuse pour 24 réfugiés apatrides fraîchement débarqués. Mais la nature ne leur a pas fait de cadeau. Ils sont arrivés alors que la température était nettement inférieure à zéro.

La capitale régionale des Laurentides devient ainsi le premier territoire canadien à leur ouvrir ses portes. D’origine Ihotsampas, ces 6 familles ont été chassées du Bouthan en raison des persécutions qu’elles y ont subies entre 1988 et 1993. Âgés de 2 à 76 ans, ces nouveaux arrivants auront fort à faire avant de pouvoir s’intégrer à leur nouveau pays. Quelques-uns d’entre eux baragouinent des bribes d’anglais, mais cela constitue le seul point d’ancrage à notre réalité quotidienne.

Logés temporairement dans un hôtel jérômien, ceux-ci paraissaient totalement exténués du long voyage qu’ils venaient d’effectuer. Mais au-delà de ces regards fatigués, une lueur d’espoir. Chacun a-vait l’intime conviction qu’il venait de remporter la loterie. Actuellement, plus de 115 000 de leurs compatriotes sont toujours coincés dans l’un ou l’autre des 7 camps situés à l’est du Népal. Eux ont eu «la chance» d’y être confinés durant «seulement» 15 années. Tous les pourparlers qui visaient à les faire retourner dans leurs terres se sont soldés par des échecs. Pour tous ces sans papiers, le seul avenir possible demeure l’exil.

We are canadian!

Ni bouthanais, ni népalais, ces peuples anciennement nomades deviennent tout à coup canadiens. Mais pour eux, ce mot renferme toutes les possibilités. «Je veux devenir médecin», lance un garçonnet d’une dizaine d’années. «Moi, je veux être ingénieure», renchérit une adolescente. Les adultes, médusés, osent à pei-ne y croire. Qu’on puisse trouver du riz à manger et un lit douillet tient déjà du miracle. On se réunit tous ensemble le temps d’une photo. Tiens!, pourquoi pas au pied du sapin de Noël? Ils obéissent, tout sourires, tellement reconnaissants d’être là. On se salue. Un jour, on parlera de politique.

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