«L’ambition fait périr son maître…»

Par denyse-pinsonneault

C’est ce que mon père répétait souvent quand il se rendait compte qu’une connaissance, un collègue ou ami avait les yeux plus grand que la panse! À l’époque, je n’étais pas en accord avec lui au sujet de cette affirmation. Je trouvais qu’il fallait avoir de l’ambition, il fallait absolument vouloir aller loin dans la vie et ne pas se contenter d’un petit pain. Je me rend scompte que je ne comprenais pas vraiment ce que papa voulait dire dans le temps. Aujourd’hui, je saisis pleinement ce qu’il exprimait alors…

Il semble que les riches ne se croient jamais assez riches ou assez puissants. Ils en veulent plus, toujours beaucoup plus et ce, au détriment des moins nantis bien sûr. À ce point plus qu’ils finissent souvent par se pendre avec la corde qu’ils ont eux-mêmes tricotée! Leur appétit maladif devient totalement incontrôlable!

La décennie dans laquelle nous vivons nous en montre la preuve tellement souvent qu’on en devient étourdis. Presqu’à chaque jour on découvre un goinfre de plus qui n’a pas été content de vivre mieux que tout ceux qui l’entouraient, il a fallu qu’il prenne la bouchée qui allait le perdre! Pourquoi faut-il que quelqu’un ait tant besoin de biens terrestres et de pouvoir sur les autres, dites-moi? Est-ce un profond sentiment d’insécurité qui les anime ou bien est-ce un urgent besoin de nourriture pour l’égo surdimensionné qui les habite?

Pourquoi cet appétit insatiable tellement destructeur? 

Ce que je comprends c’est que tous ces égocentriques «malades» sont en train de faire chavirer notre façon de vivre. Cette gourmandise des uns est en train de créer une pauvreté absolument intolérable chez les autres. Plus le temps avance et moins il reste d’argent et d’espace pour le commun des mortels. Ça va finir par exploser…Il n’y a qu’à voir ce qui se passe actuellement dans les pays maghrébins aux régimes politiques décadents. Cette révolte s’étend rapidement à d’autres pays dont le peuple en a marre de vivoter avec moins que l’essentiel pendant que leurs dirigeants se bourrent la panse et se bidonnent en contemplant leurs multiples comptes en banque disséminés un peu partout dans les pays qui ferment les yeux sur ce genre de pratique.

Pourtant, au Québec les oligarques prolifèrent et s’emparent rapidement du vrai pouvoir, sans que notre gouvernement élu s’en offusque, bien au contraire. Ce gouvernement les aide par ses décisions douteuses et par son indécision maladive à acquérir ce pouvoir parallèle qui devient rapidement celui qui leur dictera sous peu leur propre conduite. L’argent est un outil. À partir du moment ou il devient le maître, rien ne va plus. Les dirigeants actuels le savent sûrement mais, pour le moment, comme ils sont sans vision valable, cela les arrange. Ils sont tellement lâches. Sans compter que plusieurs d’entre eux reçoivent probablement de généreux pots-de-vin pour regarder ailleurs pendant que les gourmands s’installent confortablement aux commandes du peuple engourdi. Allons-nous longtemps les laisser faire?

1 commentaire

  1. Bonjour,

    Bravo Mme Pynsonneault pour votre réflexion sur l’ambition; je la trouve juste et je la partage.

    Henri Laboritt qui m’a enseigné que l’humain était un animal insatiable et Étienne de la Boëtie nous a conscientisé à notre servitude volontaire.

    J’écris actuellement sur ce même sujet de l’ambition. La mienne est celle de la jumeler avec celle des générations qui viennent et avec celle de ma mère. Cette dernière était une philosophe qui s’ignorait. Elle m’avait initié au vertu de l’épicurisme (nous l’ignorions tous les deux) en me disant un jour que le bonheur c’était de savoir se contenter de ce que nous avions! Moi aussi j’avais trouvé que ma mère manquait d’ambition. Mais avec le temps, j’ai réalisé que ma mère était futée: c’était le bonheur qu’elle cherchait, pas la fortune!

    À quoi lui aurait servi la fortune sans le bonheur?

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