Le cycle de la vie

Par Martine Laval

C’est dans les larmes que je trempe ma plume aujourd’hui, et dans la tristesse que me vient l’inspiration. La maladie frappe et la mort plane autour de moi ces temps-ci.

Depuis quelques mois les nouvelles m’arrivent comme un tir de mitraillette. 

C’est nouveau dans ma vie. Je ne connais pas. Je n’y suis pas habituée. 

(S’y habitue-t-on de toute façon !?).

En l’espace de peu de temps, le verdict de la maladie a assené son coup plus souvent qu’à son tour, sans prévenir, faisant son travail ravageur en moins de deux. Je me doute bien qu’à la cinquantaine, nos parents prenant de l’âge, nos ami(e)s vieillissant, il faille s’attendre à ce genre de nouvelles; mais lorsque ça nous concerne vraiment, que ça n’arrive plus seulement qu’aux autres mais également à nos proches et qu’en plus ça touche aussi des jeunes, ça ébranle. Soudain, brutal, injuste et immérité, sont les seuls mots que je trouve pour m’exprimer.

Ce sont les étapes normales de la vie qui se manifestent, me dit-on. La sélection naturelle, la mort faisant partie de la vie.  Ça ne me console pas. Je sens ma vie menacée de manques. Il y a des ombres dans mon harmonie. Ceux que j’aime ont mal et je ne sais que dire, que faire pour les soulager, surtout lorsqu’il y a condamnation. Comment trouver les mots justes qui n’enfonceront pas le clou plus profondément ? On dirait que chaque parole a un double sens, chaque mot une signification qu’on ne lui connaissait pas, chaque geste une maladresse. J’ai peur de m’enfarger dans les fleurs du tapis et de ridiculiser toutes mes belles intentions en cette situation si délicate.  

Puis lorsqu’on y fait face, le phénomène devient incroyable, presque insensé. C’est l’Autre, celui à qui l’on veut tant donner, à qui on veut offrir tous les moments de bonheur encore possible, qui dissipe le malaise, qui nous console, qui nous apaise, comme si la maladie, le verdict de la mort, engendraient une certaine sagesse, qu’on soit jeune ou âgé. C’est troublant et c’est en même temps une grande leçon de vie. 

Et puis d’un autre côté, on apprend une naissance prochaine (!?)  Quelqu’un meurt, quelqu’un nait. La famille perd des membres, d’autres verront le jour et l’agrandiront de nouveau. C’est l’ironie du sort, le Cycle de la vie et de la mort.   

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