«Liberté 55»: un an plus tard

Par Martine Laval

Il y a un an, naissait dans les pages d’Accès la chronique «Liberté 55»… On est donc rendu à Liberté 56! L’une des deux protagonistes de cette chronique, Martine Laval, revient sur cette expérience d’écriture et de réflexion…

Cette chronique est née de mon désir d’écrire sur cette tranche de femmes ou cette tranche d’âge plutôt, de laquelle on ne parle pas beaucoup il me semble.

5 septembre 1955, 55 ans, il fallait bien faire quelque chose de cet excès de 5.

Un an plus tard quel est le bilan? J’ai chaud!

La 50aine est frappante

Elle fesse en pleine face et ce n’est pas peu dire. Moi ça m’a pris à 55 ans, un peu sur le tard d’après mes amies qui elles, évidemment, n’ont rien vraiment vu passer. C’est donc moi dans la gang qui ai gagné le jack pot des bouffées de chaleur. Je suis une vendange tardive. Oui je sais, il y a des alternatives pour cet inconvénient, mais moi Madame Granol, je vis au naturel. Choisissant cette voie, je n’ai donc plus le contrôle de la manette et subis ainsi les affres de mon système. Et je ne suis qu’en pré-m… Ne disons pas le mot, c’est tabou, en plus!

Ha! Ha!

«Oh, c’est cute! Oh ben si t’es drôle toi! Tiens, c’est original. Pourquoi elle fait ça la Dame, maman?» Ha! Ha! très drôle mais moi je ne me marre pas du tout! Vive les éventails! J’en ai partout et de toutes les sortes, en tissu, en carton, en papier, en bois, des chinois, des japonais. Dire que ma soeur était en Espagne et qu’elle n’a pas pensé à m’en rapporter un! Ça aurait complété ma collection. Avis à tous!

J’ai chaud en «mots-dits»!

Le pire c’est qu’elle ne prévient pas… la p’tite vlim… bouffée de chaleur. Non, on la sent monter dans les moments les plus inattendus. Ça coupe une envie de faire du charme ça monsieur. Visage pâle que je suis, me colorant d’un p’tit rosé légèrement moite montant du cou au visage, si je ne plonge pas ma main assez rapidement dans mon sac pour…m’éventer, je deviens suintante. C’est joli comme tout. J’me déguiserais bien en courant d’air le temps que ça dure. De l’air, ouvrez les fenêtres, retirez-moi une pelure, vite! Ça dure une minute environ, mais c’est la plus longue, avant la prochaine.

La situation la plus cocasse est celle où tout le monde est bien couvert ou a froid et que moi…je bats de l’«aile» à tout va. Je m’envolerais bien tiens, le temps de ma p’tite minute tropicale!

Le prix de consolation

Ce qui me console c’est que je ne suis pas seule. Certaines femmes me voyant me sourient en me disant: «Bienvenue dans le Club!» C’est gentil de m’y inviter mais moi je n’ai ni demandé ni choisi de faire partie de ce Club et en plus, j’attends toujours d’en voir une suer ou s’éventer. On dirait qu’il n’y a que moi chez qui ça paraît. En général quand on vit quelque chose ou qu’on possède quelque chose que l’on croit différent, en regardant autour de soi on se rend compte qu’il y en a plein. Là, rien. Je suis seule dans mon monde. «Ça te donne du style ce p’tit éventail. Ça te démarque.» Oui, ça m’fait une belle jambe de savoir ça tiens! Vous le voulez mon genre à part? Je vous l’offre. Mais le meilleur c’est quand on me dit: «Attelle-toi, ça peut durer 10 ans!».

Oh! chouette, on parlera alors de Liberté 66! Comme la route 66, celle qui traverse les États pour nous mener à la mer…pour s’y noyer!

En attendant ne déprimons pas: pas de café, pas de vin, pas de sucre. C’est ça, coupons dans le plaisir en plus! Un chausson avec ça?

«C’est à 30 ans que les femmes sont belles, avant elles sont jolies après ça dépend d’elles». Facile à dire Jean-Pierre, ça dépend d’elles. Toi, ça va?

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *