Le pouvoir du « et »

Par Joëlle Currat

Par Joëlle Currat

Directrice de l’information

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Vous est-il déjà arrivé d’être dans une boutique et d’hésiter entre deux paires de pantalons ou deux chandails sans savoir lequel acheter ? Puis de repartir avec les deux le sourire aux lèvres ? Ce geste anodin et la sensation agréable qui l’accompagne ont toujours représenté pour moi un point de repère.

Non pas que j’aime posséder et accumuler toujours plus, mais parce que je me sens soulagée de ne pas exclure quelque chose ou d’y renoncer. Évidemment, ça ne marche pas à tous les coups. Il y a bien des situations dans la vie où l’on ne peut pas tout avoir, où un seul choix possible s’offre à nous. Par contre, dans beaucoup de domaines, le « ou » pourrait être remplacé par le « et » engendrant ainsi détente et soulagement dûs essentiellement à l’inclusion.

Des combats stériles

Avec ou sans viande, ville ou campagne, pour ou contre ? Combien de fois nous demande-t-on de nous positionner ? On peut se demander si cette exigence est fondée ou si elle reflète une façon de penser où il y a forcément deux pôles en opposition ? Avec l’essor des réseaux sociaux, on peut constater que la polarisation génère beaucoup de conflits, chacun se retranchant derrière sa position.

On voit aussi que cette posture n’est jamais porteuse de solutions. En politique, par exemple, le modèle fédéraliste-souverainiste ou gauche-droite perdurent depuis longtemps, alors qu’il y a de bonnes idées dans les deux camps. N’y aurait-il pas avantage à les faire coexister ? À combiner le meilleur des deux mondes ?

L’un des combats stériles dont on est témoins actuellement oppose certains membres de la communauté médicale et les adeptes des médecines alternatives ou complémentaires.

Prenons le cas de la vitamine C dont l’injection soulage certains patients des effets secondaires dues aux traitements de chimiothérapie, une pratique déjà en vigueur en Ontario. On assiste au Québec à une foire d’empoignes et à des échanges d’insultes de part et d’autre. À ce jeu, ce ne sont pas les patients qui en sortent gagnants. Prenons plutôt exemple sur certains pays d’Europe où les médecines se pratiquent en complémentarité les unes des autres depuis des décennies.

La division originelle

À mon sens, la pire des oppositions, celle qui semble avoir engendré toutes les autres est celle qui a été instaurée entre les sexes, entre le masculin et le féminin. L’un ayant été désigné supérieur à l’autre.

On a d’ailleurs décelé un lien entre les problèmes d’environnement, de pauvreté, de violence et l’inégalité entre les hommes et les femmes. On observe plus généralement un déséquilibre entre les valeurs dites masculines et féminines.

Après des siècles dominés par la compétition, la performance et la volonté de dominer, il est temps de rétablir cet équilibre en y ajoutant plus de sensibilité, d’harmonie et de préservation de la vie sous toutes ses formes. Un équilibre à trouver sur le plan mondial mais aussi – tout commence par là – sur le plan individuel.

Maintenant, quand vous aurez un choix à faire, pensez-y! Est-ce nécessaire de choisir entre une chose ou une autre, entre un camp ou un autre, ou est-ce que vous pouvez opter pour le « et » ?

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