Une étoile est morte

Par Joëlle Currat

La tempête s’est calmée. Il semble donc que Caroline Néron n’ait pas su gérer ses finances. Aujourd’hui, c’est au tour d’Alexandre Taillefer, un autre ex-dragon d’éprouver des difficultés financières avec son entreprise Taxelco et ses Téo Taxis. Le problème est plus grave dans son cas, car des fonds publics y ont été investis. Le charismatique homme d’affaires va-t-il, lui aussi, être couvert d’opprobre ? Fera-t-il son mea culpa devant les caméras ? Rien n’est moins sûr, puisqu’il a déjà décliné l’invitation de Tout le monde en parle dimanche dernier.

Évidemment, ce ne sont pas les premiers à qui ces déboires arrivent. Et ce ne sont pas les seules personnalités non plus à avoir été admirées puis descendues en flammes par la suite.

Monter. Descendre. Ça fait partie de la vie. Je suppose que, comme moi, vous les avez connues ces montées, ces périodes d’euphorie et de succès. Puis, ces descentes et ces passages à vide, heureusement toujours accompagnés d’enseignements. On dirait d’ailleurs que plus la personne est arrogante, plus l’ego est démesuré, plus la chute est fatale. Et quand il s’agit d’une personnalité, la fessée se donne devant public.

D’abord rêver

Avouons-le, la vie des vedettes – leurs frasques, leurs enfants, leur tenue – nous intéresse, nous fait rêver ou, pour le moins, nous divertit. Pour beaucoup d’entre nous, lire des potins sur des stars du showbiz dans des magazines ou sur des sites Web compte parmi nos plaisirs coupables. Une évasion considérée comme saine pour la psychologue Emmanuelle Lacroix, interviewée dans le magazine français L’Express. « Tout ce qui permet d’échapper un peu à la grisaille est plutôt bon à prendre, dit-elle. En revanche, si l’on est dans une fuite de sa propre réalité, que l’on s’échappe totalement au point de s’oublier, là cela devient problématique. »

La phrase bien connue « Quand on se compare, on se console » révèle aussi un trait de la nature humaine : le malheur des autres nous rassure. Il y a même un terme allemand pour décrire ce ressenti « Schadenfreude ». Il y a la jalousie et l’envie, bien sûr, et le désir de prendre sa revanche sur les beaux, riches et célèbres, mais il existe bel et bien une jouissance de constater que «ça leur arrive à eux aussi». Rien de bien méchant!

La chasse aux Trolls

Là où ça devient critique et même alarmant, c’est quand des individus propagent la haine et profèrent des insultes envers des personnalités publiques, politiques ou médiatiques, allant même jusqu’à les menacer elles et leur famille. Ces tristes sires ont évidemment trouvé leur terrain de prédilection sur les réseaux sociaux puisqu’ils peuvent cracher leur venin 24h sur 24.

Le phénomène a d’abord été identifié sur Internet, notamment sur les forums de discussions, lorsqu’un individu essayait de générer des polémiques en créant de fausses controverses. Le but étant de capter l’attention, de détourner le débat et de rompre l’harmonie dans la communauté. On a alors appelé ces semeurs de troubles des trolls.

Ce qui pouvait s’apparenter au départ à un jeu est devenu de plus en plus violent. Ainsi, plusieurs trolls ont déjà été arrêtés par des policiers de la SQ à cause de leurs propos menaçants et de leur incitation à commettre des actes criminels. C’est en regardant l’excellent documentaire Troller les trolls, de Hugo Latulippe et Pénélope McQuade – elle-même victime de trolling – que j’ai mesuré l’ampleur du phénomène.

En espérant ne jamais en croiser dans les Laurentides…

Pour info : www.telequebec.tv/documentaire/troller-les-trolls/

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