Cachez ce sein

Par Josée Pilotte

«J’espère que tu vas écrire sur «la chose» Josée?»

«J’espère que tu vas aller au batte, que tu vas te battre pour nous… sinon moi j’déménage!»

«J’espère surtout que tu vas lui rentrer dedans, à lui-là pis son manque de vision. Il est en train de nous massacrer le village. Tu comprends-tu que c’est grave Josée?»

Lui? C’est Michel Lagacé. Votre maire depuis deux mandats.

Celui que vous avez élu.

Celui que vous avez réélu.

Celui contre qui vous n’avez jamais présenté d’opposition, bien que vous saviez que son idée du développement passe par le béton plutôt que par la préservation de notre identité verte.

Celui dont la salle du conseil est vide chaque début de mois… Vous êtes, quoi?, deux?, trois quand ça brasse?..

Ça fait un an qu’on sait, qu’on nous appelle, qu’on nous écrit. Mais on n’arrivait pas à obtenir la confirmation. Maintenant toute la région le sait. Canadien Tire a déposé une demande pour s’établir à Saint-Sauveur.

Nous, on a fait notre travail, nous avons sorti l’information. 

Vais-je aller «au batte»? Et bien je vais être ben plate là, mais messemble qu’on a fait notre part… Tellement que je me fais traiter de «la crisse de folle» par certains à l’Hôtel de ville (ben oui, les murs ont des oreilles!)… 

Vous avez lu Accès la semaine dernière? Lisez aussi cette édition-ci et vos réactions (c’est en page 8)… On a tout dit. Maintenant le dossier appartient à la population. Écrivez à votre maire, écrivez à Canadien Tire afin de faire valoir votre vision de «la chose».

Non je n’écrirai pas plus que cette chronique sur «la chose».

Je me demande seulement ce que Georges Fillion en dirait….

•••

«J’espère que tu vas écrire sur «la chose» Josée?»

Cette fois-ci c’est de «sein» dont il s’agit. Celui de notre concours Superpubs 2011, qui apparaît dans la publicité Honda Nord Sud. Je vous rappelle le contexte: l’annonceur devait choisir une cause importante pour lui, et la faire rayonner à travers une création publicitaire…. Un concept «Donnez au suivant»… Honda a choisi le cancer du sein. Des gens se sont offusqués du contenu oubliant la cause derrière la polémique. Dommage.

J’ai une bonne amie à moi, une «sœur d’âme» comme on aime se le dire, qui a eu le cancer du sein à l’aube de ses 40 ans. En fait, elle en a eu deux, deux à quelques années d’intervalle avec en prime l’ablation de ses deux seins. La peur qu’on a ressentie alors… c’est indescriptible… Une vraie tragédie. Pour elle, pour ses enfants, pour ses amies.  Elle en a perdu des relations, un travail, ses repères… et une dignité. 

Une femme belle et fière comme c’est pas permis, dont la féminité passait aussi par ses deux «choses» qui sont le symbole de maternité comme de séduction depuis la création du monde. Et qui a perdu avec celles-là, plein d’autres «choses». La «chose» qu’on ne pouvait pas remplacer par une pièce d’origine était beaucoup plus large que ce sein qui en a offensé certains.

Cette amie m’a dit ceci à propos de cette histoire de Superpub: «Ça ne m’a pas choquée, moi Jopi… mais c’est venu me chercher en tabarouette, ça m’a fait réfléchir…»

Dans toute cette histoire de seins et de sainte: Dont shoot the Messenger siou’plaît! Il ne faudrait pas que l’arbre cache la forêt quand même! 

Comme me l’écrivait cette amie au sujet de la réaction qu’a suscitée cette publicité: «Maudit qu’il y a trop de fleurs dans le tapis du monde!» 

Ouain, vu de même…

Passons au suivant…

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *