Du vent

Par Josée Pilotte

Il y en a eu peu, du vent, le week-end dernier.

Et la chaleur nous est tombée dessus comme la misère sur le pauvre monde. Mais que je n’en vois pas un se plaindre: c’est (enfin!) l’été. 

Fiston a passé son après-midi à pêcher le crapet-soleil les deux pieds «pendant au bout du quai». C’est beau de nous voir enfin arrêter la course folle. La chaleur y est certainement pour quelque chose. Mais, j’aime nous voir ainsi profiter de la vie, les yeux fixés sur l’horizon, chacun dans ses rêveries. Parfois notre état contemplatif est momentanément interrompu par ces énormes bêtes noires et ailées qui vous arrachent un bout de peau, et de bonheur par la même occasion.

Mais, j’aime nous voir ainsi danser la danse de Saint-Guy à l’unisson.

Le chien semble avoir compris qu’il ne sert à rien d’être «trop» dans cette chaleur accablante. Affalé en grenouille sur le quai, réagissant à peine aux cris d’encouragement que nous lui lançons, avec sa balle; il n’a même pas la force de se mouiller. Faut dire qu’il s’appelle Puncho, ne lui manque que le 

sombrero, le pauvre! Oui!, j’aime nous voir comme ça, respirer la vie.

Chéri… tout fier d’aider notre petit Lou à mettre l’appât au bout de sa ligne.

Dans le regard qu’il me lance ce faisant, il y a: «Regarde Chérie, notre fils survit sans son facebook

Dans mon regard, qui lui répond, il y a le bonheur d’une mère de voir son fils de dix ans vivre ses dix ans. 

… Dans mon regard qui lui répond, il y a aussi: «Je t’aime, Chéri.»

J’aime nous voir ainsi assis sur le quai, déconnectés de tout, reconnectés sur l’Essentiel. Des moments tout simples. Des moments de pur bonheur. 

Sans trop de mots, loin du bruit, de la fureur et des gros titres de certains de nos dossiers municipaux qui finissent par donner mal à la tête. Oui!, déconnectés, enfin, mais pour mieux revenir, peut-être, comme seuls les vrais guerriers savent le faire.

Osez donc cet été vous aussi déconnecter, 

tirer la plug de tous ces polluants technologiques. 

Je ne voudrais pas trop faire ma «môman» mais, si vous n’osez pas déconnecter pour l’été, de grâce mêlez-vous de vos affaires, qui sont aussi celles de vos «petits Lou» à vous: n’imaginez pas que vous savez tout ce qui se passe sur les réseaux sociaux. À ce sujet: à quand remonte votre dernier coup d’œil sur ses échanges électroniques? Je vous dis, c’est épeurant.

Cet été, osez regarder vos enfants pêcher le crapet-soleil au bout du quai. Osez regarder le chien affalé en grenouille.

Sortez les gougounes, loussez la cravate, coupez les chaînes. Osez l’été!

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