Gobes-tu ça?!

Par Josée Pilotte

Pensez à Georges Laraque, Gwyneth Paltrow, Bill Clinton et Al Gore pour ne nommer que ceux-ci, qui vantent les mé- rites du végétarisme. Vous me direz que les célébrités ont toujours été de bons porte-paroles pour insuffler de nouveaux régimes alimentaires, n’empêche que c’est devenu socialement acceptable et disons-le «in» de dire à table: «non merci, je ne mange pas de viande» et ce même à l’Action de grâce.

Pour certains, on parlera d’éthique et de compassion envers les animaux, pour d’autres on parlera de bien-être et de prise en charge de leur santé en général. Bref, depuis l985, le 20 mars plus précisément, se déroule la journée sans viande, alors tenez-vous le pour dit!

Avez-vous remarqué que les allées bio de nos épiciers sont de plus en plus fréquentées par monsieur et madame tout le monde? Monsieur, madame tout le monde étant composé de vous, de moi, de Georgette et Pierre, qui sommes soucieux de prendre notre santé en main ou à tout le moins d’essayer.

Il est vrai qu’en regardant notre ministre de la santé, Gaétan Barrette, il n’y a rien de rassurant et il y a de quoi se poser de sérieuses questions en ce qui a trait à l’image que nous renvoie notre société moderne.

Ce n’est plus un secret pour personne, le risque accru de maladies graves et de mort prématurée serait directement lié à notre mode de vie effréné.

Nous vivons dans une société ultra performante ce qui fait accroître notre ennemi numéro un: «Mr Stress». L’accessibilité à la malbouffe, elle, ne fait qu’aggraver notre tour de taille à chaque bouchée. C’est moins cher d’acheter un trio Big Mac qu’un sac de pomme bio chez l’épicier! Trouvez-vous ça normal? Résultat: nos enfants ont des maladies de vieux et ce de plus en plus jeunes.

L’industrie agro-alimentaire est un lobby très puissant aux États-Unis. Plusieurs reportages et documentaires tels que Food, inc. ont décortiqué les rouages de cette industrie qui sacrifie chaque jour notre environnement et notre santé sur l’autel du rendement.

Est-ce une raison pour devenir végétarien, me direz-vous?

Cela reste un choix très personnel. Pour ma part, je choisis d’être consciente de ce que je mets dans mon corps. Du plus loin que je me souvienne, j’ai toujours été attirée par une bonne alimentation. Et oui, il m’arrive de manger une poutine, mais cela demeure une exception. Je n’ai pas de mérite, c’est facile pour moi, c’est mon mode de vie. J’aime autant me priver sur d’autre chose que de manger n’importe quoi. Pour moi, y’a personne qui va me faire avaler qu’une carotte bio qui vient de mon petit fermier est pareille qu’une cousine lointaine provenant d’un sac de 5 livres à l’épicerie. Et non, n’essayez pas, ça ne goûte pas pareil pantoute!

Je vous rassure, c’est loin de faire l’unanimité familiale les choux de Bruxelles et le tofu. Mais j’ose les surprendre et parfois c’est un vrai «Hit», d’autre fois ils capotent littéralement et me disent: «M’man, on peux-tu manger d’la vraie bouffe à soir?!!!»

Bref. Est-ce que c’est moi, ou notre rapport à la bouffe a vraiment changé depuis quelques années?

Qui croire? Comment s’y retrouver quand pour certains, les produits laitiers égalent danger? La viande quant à elle, on ne sait pas d’où elle vient ni ce qu’elle contient. Et les bonnes vieilles céréales qui sont remplies de pesticides et d’OGM. Ça c’est les Fruit Loops qu’on donne à nos enfants. Et sans parler des réactions allergiques au gluten, devenues une véritable épidémie.

Est-ce moi ou balance-t-on constamment entre deux extrêmes? Entre le «TV Dinner» et la collation de croustilles de Kale, peut-on revenir à un juste milieu? C’est évident qu’il y a quelque chose qui ne tourne pas rond. Et c’est évident qu’on se fait passer de la «scrap». Si on avait un meilleur étiquetage de nos produits, peut-être qu’on serait plus vigilant car plus conscientisé du néfaste qu’on ingurgite jour après jour?

Sachant la vie moderne de fou qu’on a, si en plus on devait trimer aux champs pour faire pousser sa patate bio, on ne s’en sortirait tout simplement pas. Il en reste donc à chacun de FAIRE le choix de ce qui se retrouve dans son assiette. Mais avec l’augmentation du coût du panier d’épicerie, j’avoue que c’est difficile de rester vertueux.

Le nerf de la guerre aujourd’hui, c’est de trouver son propre équilibre et de ne jamais perdre de vue que si se nourrir demeure avant tout une nécessité, il faut aussi que ce soit un plaisir. 

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Nouveau collaborateur

Cette semaine, le journal Accès est fier de vous présenter notre nouveau collaborateur: Christian Genest. Allumé, curieux, détonant comme l’équipe d’Accès et comme vous chers lecteurs, Christian animera une chronique au gré de ses inspirations. À lire en page 12 de la version papier et sur notre site cette semaine! 

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