Inspirez… Ahhh…
Par Josée Pilotte
Il m’est venu tout d’un coup une envie folle de vous parler de jeunesse. Oui, cette jeunesse désinvolte aux allures «baba-cool» avec ce je-ne-sais-quoi de je-m’en-foutisme dans le nez.
J’avais envie de vous parler de cette jeunesse qui porte la tuque hiver comme été et pour qui «l’attitude»… (j’en-fais-pas-trop-mais-juste-assez-pour-avoir-l’air…) est un leitmotiv inspirant.
Vous savez bien, cette jeunesse dont on ne cesse de dire qu’elle est inconstante, illettrée, paresseuse, égoïste, passant le plus clair de son temps assis une télécommande à la main ou bedon devant un écran d’ordinateur à «chater» des nuits complètes avec le monde entier. Une génération qui se dit «open», pratiquant le libre-échange amoureux comme nous qui pratiquions le libre-échange de cartes de hockey dans les cours d’écoles de nos enfances. Une génération pleine de contradictions: à la fois environnementaliste et adepte de courses de rue; à la fois individualiste et accro aux mêmes modes de moutons; à la fois dépensière et se réclamant de la simplicité volontaire… Anorexique quant aux livres, boulimique quant aux jeux vidéo….
Oui, cette gang d’Y ou de Z (je sais plus), ces enfants-rois, qui refusent obstinément de rentrer dans le moule, mais se moulent pourtant si bien sur le premier mouvement qui montre le bout de son nez… Je ne sais pas vous, mais moi je me sens parfois comme un dinosaure uniquement en les écoutant parler ou simplement en essayant de déchiffrer les nouveaux codes d’écriture qui défilent sur les plateformes des réseaux sociaux. Je trouve ça presque affolant pour tout vous dire….
Non, je ne comprends plus rien aux nouveaux jargons de notre jeunesse, pis ça va prendre plus que des doubles-foyers pour que «matante» suive toute la «patente» au grand complet.
La langue française pourra-t-elle survivre à tant d’infidélités linguistiques? J’ai bien peur que non. Même Le Larousse et Le Robert travestissent leurs pages de tous ces nouveaux néologismes.
On est rendus où? Et bien… on est rendus là! Là, au «j’en-fais-pas-trop-mais-juste-assez pour avoir l’air…» et au «relaxe, Mom, tu-capotes-pour-rien!» Un dinosaure je vous disais, han?!
J’espère au moins que je ne passerai pas à l’Histoire comme une mère «pas rapport pantoute».
Pourtant.
… C’est à cause d’eux, ces jeunes pointés du doigt, que m’est venue cette envie folle de vous raconter… De vous dire qu’il y a parmi tout ce beau monde-là, des jeunes complètements épatants. Des jeunes inspirants…
… Inspirants comme ce jeune sportif qui s’est pointé la semaine dernière au journal, avec ses pédales et ses mots sous le bras, Félix Côté… Un athlète au palmarès impressionnant, un espoir-cycliste et un cycliste plein d’espoirs… En fait, il m’a tellement impressionnée que vous pourrez le suivre très prochainement semaine après semaine au guidon de sa vie, dans un blogue exclusif sur le site web d’Accès (vous voyez, la «matante» essaie quand même de suivre la «patente»!)
… Inspirants comme Nicolas Palfreeman , dont nous parlons des exploits cette semaine dans Accès…
… Inspirants comme Marie-Pier Préfontaine, Jasey-Jay Anderson, Éliane Kulczyk … Ils sont tellement nombreux dans nos Laurentides, terreau fertile, à privilégier le sport comme mode de vie, le mariant même souvent à des études supérieures.
Ils sont beaux, brillants, en santé, allumés… Et ils doivent trop souvent se battre avec l’argent, courir après les commanditaires, pour exceller dans leur discipline et faire rayonner nos Laurentides. Eh oui!, il y a bien une discrimination fondée sur le fric dans le sport: no money, no glory… C’est d’une tristesse…
Lors de la conférence qu’il présentait à Sainte-Adèle récemment, Pierre Lavoie parlait de «l’attitude des gagnants»… Je me prends souvent à rêver que l’on mette le focus un peu plus sur ces jeunes inspirants qui l’ont développé, eux, cette attitude; qui l’ont développée à force d’espoir, de rêves, de volonté, de travail acharné… Oui, je me prends parfois à rêver que l’on mette un peu plus encore le focus sur ces jeunes-là, et qu’on leur donne aussi les moyens de leurs ambitions, plutôt que de s’arrêter sur ceux que nous appelons les «fonds d’culottes». À notre époque, c’était les «pattes d’éléphant», non?!
L’important, c’est pas le pantalon. C’est ce qu’il y a dedans!