J’ai mal à mon Québec…

Par Josée Pilotte

Personnellement je ne sais plus trop de quel côté me garrocher. Je suis presque convaincue qu’ils font exprès pour nous mélanger.

Je savais que l’être humain avait une facilité à oublier, mais je ne croyais pas à ce point-là. Au diable la corruption, les vieilles façons de faire et de penser, on ferme les yeux sur le passé et on recommence…on vote Libéral!

Tout ce qui nous a écœuré depuis des mois et des mois, aujourd’hui semble tout à coup avoir été évacué par un seul mot: RÉFÉRENDUM.

Mais dites-moi, y a-t-il quelqu’un qui a parlé de référendum? PKP lors de son premier discours? Vraiment?

Il me semble pourtant que Pauline Marois se tue à dire que le PQ n’en fera pas temps et aussi longtemps que les Québécois ne seront pas prêts. Les sondages le disent: deux Québécois sur trois ne veulent rien savoir d’un référendum. Alors expliquez-moi pourquoi on panique tant avec ça?

De toute façon entre vous et moi, tout ceux et celles qui ont un jour rêvé de souveraineté, les purs et durs, sont aujourd’hui à la retraite et n’en ont plus rien à foutre. Arrêtons de paniquer avec cela, ça prendrait un miracle et beaucoup plus qu’un PKP au poing levé pour que les Québécois disent oui à un référendum.

Nous sommes dans une période de désillusion politique totale, on ne vote pas pour le meilleur, mais pour le moins pire. On ne vote même plus pour des idées et des idéaux. Et la nouvelle génération, celle-là même qui peut bâtir le Québec de demain, rêve d’autre chose que le grand vide qu’on leur propose. Elle veut encore moins entendre les vieilles chicanes entre fédéralistes et souverainistes.

On tourne en rond comme un chat qui court après sa queue. J’ai beau demander à mon entourage, à mes collègues de travail, connaissances, matantes, mononcles, mes amis Facebook – et ils sont nombreux – pour qui ils vont voter le 7 avril prochain. Personne ne semble convaincu ni fier de leur décision. On vote stratégique, on vote contre; bref: on vote mou, ou on ne vote tout simplement pas.

Honte l’abstention! me direz-vous, je suis d’accord. Mais en même temps, rien dans ce qui nous est proposé ne nous élève et nous fait vibrer.

Et le débat de jeudi dernier n’a fait que renforcer cette impression une fois de plus. Il n’y a plus de débats d’idées, plus de projets de société qui nous font rêver. À la place de ça, on est confronté à de vieilles querelles qui divisent le peuple québécois. Et pire que ça, on joue sur la peur des gens en invoquant la division du Canada.

Les Libéraux nous ont tous fait perdre nos illusions et Pauline, on n’y croit pas, on n’y croit plus. Personnellement, j’ai beau être une femme et être solidaire, elle ne vient pas me chercher. Legault lui, semble être meilleur danseur de rock and roll que Premier ministre et Françoise David, c’est trop idéaliste pour être vrai. Quant à Option nationale, comment dire, il n’est même plus dans les sondages.

Le spectre d’un probable référendum après des années de consultations et de consultations, et encore de consultations, nous a fait perdre la boule. Comme peuple, on est rendu une poule pas de tête qui panique et qui manque d’objectivité face au Québec de demain.

Donc 18 mois et 88 millions de dollars plus tard, dans un Québec qui en arrache, on aura gagné quoi au final, pouvez-vous me l’dire? On va se retrouver avec un vieux parti, et on va encore chialer anyway.

Finalement, c’est comme ces vieilles pantoufles qu’on a depuis des années : on sait qu’elles puent, qu’elles sont finies, mais on les garde pareilles; pire que ça, on les enfilent tous les jours. Pourquoi? Le confort. C’est pathétique. On est pathétique.

Au final, quel que soit le gagnant le 7 avril prochain, peut-on en dire autant du Québec? La météo est sur le bord de me faire fuir le pays. Le résultat du 7 avril va-t-il m’inciter à m’en éloigner davantage ou à revenir?

Ok, c’est terminé, j’en parle plus!

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