Lagacé vous agace?

Par Josée Pilotte

J’ai toujours eu un petit côté marginal sur les bords. Dire, faire comme tout le monde, ça jamais été trop mon truc. Or depuis quelque temps, j’ai une étiquette collée au front, et ça m’énerve: celle de la fille qui peut abattre le Maire Lagacé à grands coups d’Espace griffé. Euh… moi ça?!

Oui moi ça. Je devrais, selon les dires de Monsieur-Machin et de Madame-Tartempion faire sa fête au Maire de Saint-Sauveur jusqu’à ce que mort s’en suive. Vous m’en direz tant!

Laissez-moi vous raconter quelque chose…

J’ai eu la chance cette semaine de visionner le documentaire de Martin Frigon, La Grande invasion, qui sera présentée au Cinéma du Parc la semaine prochaine. On y voit et y comprend notamment l’énorme rouleau compresseur qui étouffe peu à peu nos Laurentides.

Eh bien pour certains Monsieur Lagacé semble incarner l’esprit de cette Grande invasion: hausse des évaluations foncières, envol du prix des propriétés, dénaturation du patrimoine. Urbanisation du paysage. Le béton contre le bois. Mon vélo contre ton pick-up!

Moi je veux bien défendre le bois et le vélo contre le béton, le pick-up et même le gars au volant, mais j’ai comme un malaise ici. Je vous entends parler de Monsieur Lagacé: vous dites qu’il est un peu dictateur, qu’il manque beaucoup de vision, qu’il est parfois impulsif, voire colérique, mais j’ai un petit malaise à lui attribuer l’ensemble de notre perte d’identité collective.

Sincèrement, comment voulez-vous que le Maire Lagacé gère ce choc de deux civilisations? Celle du Sauverois-pure-laine-établi-ici-depuis-des-générations, et celle de la Grande invasion du film de Frigon. Y’a une partie de notre population qui est attachée à ses traditions, à sa quiétude, à son voisinage. Et l’autre qui ne veut pas nécessairement connaître son voisin, mais qui veut simplement que ses vidanges soient ramassées une fois par semaine.

Et tout ce beau monde-là oscille, comme la cloche dans le clocher de l’église à midi un dimanche: oui on veut la tranquillité et les commodités, un compte de taxes bas, mais aussi que nos maisons valent quelque chose; on veut de plus larges trottoirs, mais pas trop de travaux qui nuisent à nos déplacements; on ne veut pas de circulation mais on ne veut pas marcher un coin de rue; on veut des boisés mais aussi des espaces de stationnements «drette-devant»…

Voulez-vous que je vous dise?

Je le comprends Michel Lagacé d’être parfois un brin colérique!

Moi je veux bien défendre le bois et le vélo contre le béton, le pick-up et même le gars au volant, mais j’ai comme un malaise ici.

Oui bien sûr on devrait penser à un développement collectif.

Oui bien sûr on devrait penser à développer en fonction de l’humain…

Mais.

Lagacé a-t-il le devoir d’oser cette réflexion fondamentale sur notre avenir?

Nous l’avons nous aussi certainement.

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