L’Éloge de la lenteur

Par Josée Pilotte

Je suis revenue un peu plus en forme mais aussi avec des tresses en dessous des bras et le cheveu sec! Miss Gucci en Winnebago!

Pendant que l’Amérique entière s’interrogeait sur le sort de son économie et les risques d’effondrement des actions d’Apple suite à l’annonce du départ du grand gourou technologique Steve Jobs dont le rythme créatif a rythmé nos vies jusque dans nos intimités… (Imaginez un instant que le iPhone 6 ne voit jamais le jour, enterré avec son créateur!)…

… Et bien pendant que l’Amérique tremblait, moi je la sillonnais. Mais. J’étais aussi sur une autre planète. Mon iPhone 4, le web, Facebook, Twitter, les incontournables réseaux sociaux et autres autoroutes de l’informations sont tous restés dans le fond d’un de mes tiroirs le temps d’un été.

Nous avons roulé des kilomètres, des kilomètres de paysages. Nous avons roulé léger et simplement. Surtout. Cela nous a fait le plus grand bien. L’air pur des montagnes, les silences, la forêt de séquoias et, j’oubliais, le vent oui, surtout le vent.

Nous avons roulé des sentiers en lacets souvent si étroits qu’un seul petit moment d’inattention de notre part pouvait nous être fatal. Des kilomètres et des kilomètres de pistes. Des kilomètres et des kilomètres de bonheur.

Vous comprendrez donc que le débat sur la fin du signal analogique et des oreilles de lapins sur nos «tivis» était bien loin de mon été!

J’aime dire à mes amis pour bien illustrer l’esprit de mon voyage dans l’Ouest: Je suis revenue un peu plus en forme mais aussi avec des tresses en dessous des bras et le cheveu sec! Miss Gucci en Winnebago!

Pendant que les commissions scolaires relançaient le débat sur les technologies à l’école et autres cellulaires-en-classe, l’univers de mes fils lui, se résumait à un vélo, un ballon de foot, un peu de poussière et le Monde.

Vivre en cavale, libre de tout – mais surtout de rien – les uns par-dessus les autres pendant plusieurs semaines au milieu de toute cette beauté et cette immensité, forge des liens très étroits et des souvenirs inestimables.

Redécouvrir la lenteur du pédalier plutôt que la vitesse du moteur, redécouvrir la lenteur des mots dits plutôt que la vitesse abrégée que nous imposent les textos… Redécouvir la puissance de l’Effort, redécouvrir la puissance de la Parole.

Passer à l’Ouest

Je souhaite à tous nos dirigeants un été dans l’Ouest pour s’imprégner de ce «spirit», qui est tellement nous, qui est déjà là, mais qui est tout simplement mal exploité, mal exploré, comme un astre lointain qui fait rêver.

Saluons l’annonce de la MRC des Pays-d’en-Haut qui vient d’établir sa «carte routière cyclable», un projet qu’on ne peut qu’applaudir. Peut-être le début de quelque chose…

«Un petit pas pour l’Homme, un grand pas pour l’Humanité».

Peut-être qu’un jour pourrons-nous dire, comme les Américains:

«On a marché sur la Lune.»

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