Les Trois mousquetaires pourfendent la politique
Par Josée Pilotte
Digressions informelles de Josée Pilotte, Eric-Olivier Dallard et Thomas Gallenne autour de thèmes passionnants, comme la politique, l’écologie, la pétanque, la chasse et la pêche… «Presque rien sur presque tout»: six mains, une épée.
Thomas Gallenne – Comme ça, après avoir été Les Pirates des Laurentides dans la Revue de l’année 2011 en caricatures, nous voici rebaptisés Les Trois mousquetaires?! Ouais, c’est concept ça!
Josée Pilotte – Hey!, d’ailleurs, aurait-on manqué notre coup, avec notre Revue de l’année? Je sais pas de votre côté, les mecs, mais du mien je n’en ai eu presqu’aucun écho… D’habitude messemble qu’on reçoit plein de réactions…
Eric-Olivier Dallard – C’est peut-être comme pour le Bye-bye 2011 à Rad’-Can’: on a trop illustré de sujets «politiques» dans notre Revue… et surtout de politiciens; les gens semblent vraiment commencer à en avoir ras-le-pompon de tout ça.
J.P. – Je vais vous dire: pour moi la politique c’est un truc qui, à la base, devrait suggérer le respect. Il me semble que cela requiert, au-delà d’une vision, une véritable culture générale, une capacité rare à «exprimer», à traduire concrètement les enjeux d’une société…
T. G. – Dis-moi Josée, tu n’idéaliserais pas un peu trop la fonction de politicien? Quand tu parles de vision et de réels débats autour d’enjeux de société, j’ai bien de la misère à associer ces valeurs à notre classe politique. Peut-être que les politiciens se lancent par conviction, mais que le système finit par reléguer les idéaux aux oubliettes…
J.P. – On parle pour parler là Thom’, j’idéalise pas la politique, mais cela devrait être une profession noble, qui exige la crème de la crème. Maintenant est-ce que cela reflète la réalité? Bin non, on va pas se raconter d’histoire.
T.G. – Toi Josée, y as-tu un parti qui te fait triper en ce moment? Serais-tu prête à faire du porte-à-porte pour recruter de nouveaux membres pour la CAQ?
J.P – Bin voyons, t’es-tu malade!? T’as raison, Thom’. C’est l’idée que je m’en fais qui est «grandiose»; je sais bien que, dans les faits, cette idée ne résiste pas à la réalité. Et, entre nous trois et nos 50 000 lecteurs, je trouve cela bien triste. «On a les politiciens qu’on mérite», dit-on. J’espère que l’on se trompe avec cette maxime populaire… et que l’on ne se reconnaît pas trop en eux, surtout ces jours-ci.
E. D. – Si l’on a les politiciens qu’on mérite, on ne vaut pas grand-chose au regard de ce que nous offre la scène politique depuis un moment. Marasme, cynisme, soupçons grandissants de corruption… et ces beaux discours calculés, ces effets de toge, cette démagogie, cette instrumentalisation, ce populisme; ce ne sont plus des politiciens, ce sont des avocaillons!
T.G. – Finalement, je trouve ça triste comme situation, car la politique est quand même à la base de la démocratie. On devrait pouvoir s’y intéresser et y participer…
J. P. – Je sais que tu es au Québec depuis plusieurs années Thomas, mais en France, est-ce la même réalité déprimante?
T. G. – Après le foot, la politique est le deuxième sport national en France. Mais, avec la crise économique et financière qui la frappe de plein fouet, avec un chômage avoisinant les 10% et des revenus qui stagnent, les Français ont la «plotte» à terre. Et les élections présidentielles sont dans trois mois! Ça promet!
J. P. – Très drôle! Mais en même temps, y a de quoi pleurer! Dans mon cas, la politique n’a jamais été un sujet de passion chez moi quand j’étais enfant; j’aurais vraiment aimé, je crois, que mes parents soient enflammés, un peu comme l’était le Québec lors du premier référendum. Oui, j’aurais vraiment aimé avoir des convictions politiques ancrées en moi, comme seule l’enfance peut les ancrer: être «bleue», être «rouge», être «de gauche», être «de droite», peu importe… mais vouloir défendre cela à la vie à la mort!
E. D. – C’est ton côté «entier», ça, Josée. Mais ne regrette rien: enfance politisée ou pas, je ne crois pas que tu aurais de quoi, aujourd’hui, nourrir une passion politique. Aucune passion ne sort intacte de la médiocrité que la scène nous propose…
J. P. – Faites-vous vraiment exprès pour pas comprendre ce que j’essaie de vous dire coudon!? Je suis d’accord pour dire que la politique vaut pas grand chose en ce moment. Moi je rêve des années ou y avait des grandes révolutions, avec des «Kennedy», des «Kroutchev», des «Castro», des «Lévesque»… je regrette quasiment le charisme d’un PET Trudeau, tellement nos gouvernants ont le charisme d’un Chiwawa…
T.G – Comme disait l’humoriste Coluche, la devise des politiciens c’est «Un pour Tous, Tous pourri!», pour paraphraser les Trois Mousquetaires d’Alexandre Dumas. Mais nous au Journal, vu qu’on est rendu les Trois Mousquetaires, je propose que notre devise à nous soit: «Un pour Tous, Tous pour rire!»