Mes Noëls

Par Josée Pilotte

Durant des années, lorsque mes enfants étaient jeunes, la fête de Noël et la distribution des cadeaux se passaient en grande partie à l’extérieur. Après avoir mangé la dinde, les atocas, les sandwichs roulés de matante Thérèse, et chanté deux ou trois chansons à répondre, on « callait » comme des énervés que le père Noël était en route.

Fallait voir la visite s’agiter. Nous étions une méchante ribambelle à s’habiller en même temps : les bottes, les tuques, les manteaux… Allez, tout le monde dehors !

Et là, la magie opérait.

Je me souviens des rires, des yeux tout écarquillés des enfants quand ils réalisaient que le Père Noël était bel et bien là, juste là, à l’orée du bois.

Non seulement il était là, mais comme par enchantement, tous ses cadeaux étaient accrochés dans les branches du vieux pommier. C’est à ce moment que le fun commençait. À l’annonce de notre nom, nous devions glisser pour récupérer notre cadeau.

Je me souviens de mon beau-père Paul qui était tout sauf un sportif, se saisir du crazy carpet rouge vêtu dans son manteau du dimanche et glisser jusqu’en bas de la côte. Que de fous rires ! Papi Paul, les quatre fers en l’air, le sourire fendu jusqu’aux oreilles, aussi heureux qu’un gamin allant récupérer son cadeau. C’était tout simplement magique.

On a fait ça des années durant… Jusqu’à la vente de notre maison dans la forêt de Morin-Heights avec son vieux pommier, laissant derrière nous des centaines de souvenirs impérissables.

Je m’ennuie de ce temps-là

Encore plus cette année, allez savoir pourquoi… En fait, je suis nostalgique comme c’est pas permis et je mets tout cela sur le dos de cette foutue pandémie.

N’empêche que je m’ennuie de mon monde. De ma grand-maman Maria, âgée de 96 ans, que je ne pourrai pas serrer dans mes bras et qui devra fêter Noël seule dans son appartement de Vaudreuil. De ma mère qui vit dans un CHSLD et que je ne peux malheureusement pas aller visiter. Sans oublier ceux qui sont partis : Paul, Jeannine, Gaétan…

Je m’ennuie de mes amies, de ma famille, de ma vie d’avant et de tous mes Noëls, dont la durée s’étalait sur plusieurs jours, ainsi que des maux de têtes qui venaient avec.

Ces Fêtes seront certes très différentes, tout comme l’a été 2020. Mais ce sera quand même Noël le 25 décembre.

Je nous souhaite donc de la magie comme dans l’temps. Je nous souhaite de vivre pour tout ce qui nous fait sourire, pour ce qui nous remplit de bonheur. Et pour tout ce qui nous rend plus généreux surtout. Je nous souhaite de nous remplir d’amour, aussi. C’est beaucoup de cela dont nous avons besoin.

Je sais que ça peut paraître naïf, mais laissons la magie de Noël faire son œuvre malgré les malgré.

Faisons preuve de légèreté et regardons au loin, à l’orée du bois peut-être, c’est là, que la magie existe. (Vous aurez compris que je me parle à moi-même, n’est-ce pas ?)

Allez,
Je vous fais le plus gros des câlins et vous souhaite un très beau
Joyeux Noël !
xx

1 commentaire

Laisser un commentaire

Votre adresse courriel ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *